On dirait que ça a été produit par des amateurs sortis premiers de l’école SOS Racisme. De plus, le scénario est pompé sur un épisode de Twilight Zone en 1983, inspiré par La 4e Dimension, la série américaine des années 60.
Il s’agissait alors d’un Américain raciste dans un bar qui invectivait les Noirs, les Asiatiques et les juifs présents et qui se retrouvait ensuite transporté dans le temps, dans la peau d’un Noir poursuivi par le Klan, dans la peau d’un Vietnamien attaqué par les GI’s, et enfin dans la peau d’un juif persécuté par des nazis dans les années 30. La triple peine.
Plus récemment, on doit au duo d’humoristes Éboué-Ngijol une resucée de ce scénario avec l’histoire de deux glandeurs de banlieue qui se retrouvent dans une île (la Martinique) au temps de l’esclavage.
Mais avec Jour de pluie, on est très loin du films à sketches de Spielberg, Landis et compagnie, et de celui plutôt drôle de Fabrice Éboué. On n’est plus dans le cinéma, mais dans la propagande la plus indigeste. À 8’36, les deux héros sont propulsés dans le passé et, ô surprise, se retrouvent le 17 octobre 1961, jour de la manifestation du FLN à Paris qui tourna mal.
On ne reviendra pas sur cet événement, considéré par les uns comme un massacre, par les autres comme un coup politique du FLN. Chez Jhon Rachid, point de nuance, il faut appuyer sur la culpabilité française, gonflée pendant des décennies – celles de SOS Racisme justement, association téléguidée par les apprentis sorciers socialo-sionistes – par les médias aux ordres. Dans ce film, fabriqué en France, on a l’impression que la version algérienne est la bonne.
Ici, un point Godwin pour l’Algérien qui « emmerde Papon », alors préfet de police. Le chiffre de 200 morts avancé par Jhon Rachid, avec beaucoup de fautes d’orthographe en sous-titres, n’a toujours pas été prouvé par qui que ce soit.