Jim Harrison, l’écrivain qui parlait aux ours est mort
Né le 11 décembre 1937 à Grayling, dans le Michigan, Jim Harrison est mort ce 26 mars 2016, « à la suite d’une crise cardiaque qui l’a fauché chez lui dans l’Arizona », selon lemonde.fr.
Il avait publié une trentaine de livres (romans, nouvelles, poèmes...), traduits dans le monde entier, mais également été scénariste, critique gastronomique et journaliste sportif.
Il est notamment l’auteur de Un bon jour pour mourir (1973), Légendes d’automne (1979), Dalva (1988) ou encore Une odyssée américaine (2008).
Lors de la sortie française d’Une odyssée américaine, en 2009, notre camarade Didier Jacob lui avait soumis un interrogatoire inspiré du questionnaire de Proust. Les réponses du Big Jim avaient été, et restent, particulièrement décoiffantes.
Le Nouvel Observateur. Quels livres vous ont influencé le plus, et à quel moment de votre vie ?
Jim Harrison. C’est quand nous sommes jeunes et vulnérables que nous sommes le plus influençables. À l’époque, je lisais Dostoïevski, ainsi que les poètes symbolistes français, et je ne m’en suis toujours pas remis. Apollinaire aussi : je vais souvent visiter sa statue près de l’église Saint-Germain-des-Prés.
À part le vin et le fromage, quelle est pour vous la spécialité des Français ?
J’adore la cuisine française, et aussi celle de l’Italie du Nord. Depuis mes 14 ans, je m’intéresse à la littérature française. Les Françaises peuvent aussi se targuer d’avoir les plus beaux culs.
- Claudine Auger, première James Bond girl française dans Opération Tonnerre (1965)
Quel est le meilleur vin que vous ayez jamais bu ?
Pour moi, le meilleur est le romanée-conti 1953, à égalité avec le petrus 1985. Malheureusement, ces vins sont le luxe des plus fortunés. Aujourd’hui, je préfère le Domaine Tempier Bandol.
Quels sont vos paysages favoris ?
Les denses forêts de la péninsule nord du Michigan, qui ont tendance à déprimer la plupart des gens. J’aime aussi les montagnes du Montana, où les neiges qui fondent se transforment en rivières, rivières qui donnent naissance aux truites, mon obsession...
Comment expliquez-vous que vous soyez si populaire en France ?
Je ne sais pas... Pourquoi un pays choisit-il d’adopter un écrivain étranger ? Peut-être est-ce parce que je parle de territoires sauvages et que les Français n’ont pas besoin d’entendre parler de New York, vu qu’ils ont déjà Paris (ville tellement plus intéressante que New York).
Parlez-vous aux chiens, aux chevaux, à d’autres animaux ?
Oui, je parle aux chiens, mais aussi aux ours, et ce depuis mon enfance. Pas plus tard qu’hier soir, à 3 heures du matin, j’ai eu envie d’écrire à ma chienne Zilpha pour lui expliquer pourquoi je n’étais pas là pour sa promenade matinale. Normalement, elle me répond d’un sourire, comme une belle femme qui ne peut pas parler parce qu’elle vient d’un pays qui n’a pas encore été inventé !
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Japon : une intelligence artificielle a écrit un roman pour concourir à un prix littéraire
Des chercheurs japonais ont réussi à mettre au point une intelligence artificielle capable de construire une histoire à partir de paramètres préétablis. Le résultat était suffisamment probant pour passer les premières sélections à un prix littéraire.
Mais que reste-t-il aux humains ? Après avoir été battu aux échecs puis au jeu de Go tout récemment par des intelligences artificielles, la création littéraire serait-elle également en passe de nous échapper ?
Une intelligence artificielle écrivain
Des chercheurs de la Future University Hakodate et d’une autre université japonaise ont développé une intelligence artificielle à la « sensibilité » littéraire. Les intervenants humains ont établi les « paramètres » de la nouvelle, comme la trame narrative et le genre des personnages. L’intelligence artificielle a ensuite écrit la nouvelle en sélectionnant des mots et des phrases préparées par des humains.
Satoshi Hase, auteur de science fiction japonais, a fait part de ses impressions après lecture de la nouvelle lors d’une conférence de presse : « J’ai été surpris de ce travail parce que la nouvelle était très bien structurée », assurait-il avant de tempérer :
« Mais il y a encore des problèmes à résoudre pour remporter le prix, comme la description des personnages. »
Onze romans issus des « réplicants »
Selon le quotidien japonais Yomiuri Shimbun, la courte nouvelle co-écrite par des humains et une intelligence artificielle a passé les premières sélections pour l’obtention du Hoshi Shinichi Literary Award mais n’a toutefois pas décroché la timbale.