La Francophonie présente un "potentiel économique énorme" qu’il convient d’exploiter. Il faudrait notamment réfléchir à une union économique, a conseillé l’économiste Jacques Attali dans un rapport remis au président français François Hollande.
Cette union devrait être "potentiellement aussi forte et intégrée que l’Union européenne afin de renforcer la coopération sur des secteurs économiques essentiels", a-t-il expliqué en présentant à la presse sa recherche consacrée à "la dimension économique de la Francophonie".
Recherche, santé, culture, enseignement, nouvelles technologies : les secteurs sur lesquels pourrait se concentrer cette union sont nombreux, selon Jacques Attali, qui a annoncé la création d’un groupe de travail pour examiner les propositions de son rapport.
770 millions de personnes en 2050
Car, selon l’économiste, le potentiel est énorme, si le nombre de francophones dans le monde, qui pourrait atteindre 770 millions de personnes en 2050, augmente bel et bien.
"Nous pouvons perdre beaucoup mais également beaucoup y gagner. L’impact de la Francophonie peut représenter jusqu’à un million d’emplois et 50 milliards de dollars (46 milliards de francs) au niveau de la balance des paiements", a-t-il estimé.
Pour Jacques Attali, "l’enjeu est considérable mais trop souvent considéré comme anecdotique", en limitant la coopération dans le domaine de la Francophonie aux seules questions culturelles.
Parmi les propositions, figure également la création d’un groupe privé de lycées français de l’étranger "aux côtés du réseau existant", afin de "répondre à la demande très importante d’enseignement en français" dans le monde entier.
"Nécessité à en faire une priorité"
Pour autant, cet enseignement ne doit pas uniquement s’adresser aux élites, a estimé M. Attali, pour qui "l’enseignement de base en langue française est l’une des clés de la réussite pour le développement de ce potentiel économique".
"Si rien n’est fait, le français peut disparaître mais avec des efforts, les francophones peuvent être jusqu’à 770 millions en 2050. C’est un potentiel de croissance économique considérable. Il faut considérer que c’est un moteur majeur de croissance, il y a une nécessité à en faire une priorité", a conclu Jacques Attali.