Jacques Attali est inquiet. Malgré la campagne de terreur menée contre le vote souverainiste aux élections européennes, le Front national reste très bien placé dans les sondages, menaçant même d’arriver en tête ce dimanche.
Dont acte. Jacques se lance dans un petit rappel à l’ordre à l’intention du Français égaré qui risquerait de glisser le mauvais papier dans l’urne démocratique ce weekend. Non, l’UMP et le PS ne sont pas des partis identiques qu’il faut renvoyer dos à dos. Non, tout n’a pas été fait pour l’Europe, les meilleurs jours du fédéralisme sont devant nous. Non, l’immigration n’est pas une plaie, c’est au contraire ce qui sauvera nos futurs retraites et nous permettra de continuer à avoir des volontaires pour « les travaux que personne d’autre n’accepte ». Et non, l’euro n’est pas la source du problème, et si on l’abandonne, c’est la catastrophe assurée.
Il est pour le moins stupéfiant de voir le brillant Jacques Attali s’adonner à une si médiocre répétition des arguments les plus communs, récités en boucle dans les médias depuis des années, ceux-là même que de nombreux Français ont relevé empiriquement comme étant des balivernes.
Mais le prophète du Nouvel Ordre mondial est peut-être, cependant, plus fin que ses confrères propagandistes, qui nous rabâchent à grand renfort de clips télévisés et d’interventions de starlettes qu’il faut aller voter, ne pas s’abstenir. Attali s’aperçoit que le vote FN n’est pas seulement un « vote sanction » favorisé statistiquement par l’abstention. Son ampleur promise pourrait bien être plus que jamais celle d’un vote de conviction.
Terrible. Il ne suffit plus de motiver les abstentionnistes, il faut également les effrayer pour qu’ils ne votent pas FN ! Attali en perd son sang-froid :
« Vous qui, honnêtement, par désespoir, colère ou défi, vous apprêtez à voter Front national, pensez à ces arguments avant de le faire. Votez n’importe quoi d’autre s’il vous plaît. Blanc même. »