L’arrivée au gouvernement de l’ancien banquier de chez Rothschild symbolise le tournant social-libéral de Hollande.
Pour tout ce qu’il représente, Arnaud Montebourg avait l’habitude de dire en plaisantant – les deux hommes s’entendent bien – qu’il était contre « la macronisation de la vie politique ». L’ironie veut que ce soit lui qui le remplace à Bercy ! Nommé ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron, l’ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée – qui venait de quitter le palais présidentiel pour enseigner et monter un projet dans la finance – entre au gouvernement par la grande porte.
Un anti-Montebourg, donc. De 36 ans. Social-libéral assumé, pro-entreprise qui a inspiré la politique de l’offre de François Hollande, qui n’a aucun complexe à parler de l’époque où il était banquier d’affaires chez Rothschild. Macron a été, pendant deux ans, l’œil du président sur les dossiers économiques ou financiers, et l’oreille des patrons à l’Élysée. Qu’elle semble loin, aujourd’hui, l’époque de la campagne présidentielle où le candidat Hollande lâchait devant les militants : « Mon ennemie, c’est la finance ! » La nomination de cet ancien collaborateur du chef de l’État, dont le mentor est Michel Rocard, est au contraire une preuve supplémentaire de sa volonté de redonner de la confiance aux entreprises. « Un symbole de la réussite et de la réalité de la force du pays », a dit de lui Manuel Valls.