La république des juges autoproclamés, c’est pas une invention. Sauf que le choix des coupables et des sanctions semble assez aléatoire, sinon trafiqué. Songez qu’après sa chanson anti-Macron, il est vrai sans accompagnement musical – on parlera d’une tentative a capella –, Izïa s’est vue condamner par la porte-parole de la Macronie installée dans les studios de RTL, Alba Ventura. La juge des élégances macroniennes n’y est pas allée de main morte :

« Appeler au meurtre, au crime, à la haine comme Izïa Higelin le fait, c’est scandaleux ! »

Aux dernières nouvelles, le Président préféré du service politique de RTL, un peu moins du peuple français, est toujours vivant, et Izïa pas encore sur la chaise électrique, dont le local se trouve probablement dans les sous-sols de la station.

On ne sait pas si c’est la justice albanienne qui est trop lente ou si Alba crie dans le vide, mais rien n’a bougé depuis ce lundi 10 juillet au matin. Pourtant, il s’agit d’un « délire satanique », selon Alba. C’est quand même grave. Pan ! sur le bec de ceux qui pensaient que le fils de Satan se trouvait à l’Élysée.

Tous contre Macron

On a remarqué que de plus en plus, dans les concerts, le nom du président était sifflé. Pour les stades, c’est acquis depuis longtemps, peut-être parce qu’il s’agit d’un public plus populaire et plus en prise avec le réel que celui des concerts.

Est-ce que les artistes s’alignent démagogiquement sur l’impopularité de Macron pour gagner eux-mêmes en popularité, par un effet de vases communicants, ou est-ce qu’ils sont vraiment anti-Macron ? On n’est pas là pour sonder les âmes et les cœurs, mais on peut dire qu’il y a épidémie.

Dernièrement, le groupe franco-européen Shaka Ponk (qui a annoncé renoncer à sa prochaine tournée, après la dernière donc, pour ne pas peser sur la planète, ou une connerie dans le genre) s’en est pris à l’homme qui rassemble 80 % des Français contre lui. C’est ce qu’on appelle la démocratie française...

Ceux qui ont vu Shaka en concert ont remarqué qu’ils ont emprunté les principes de Gorillaz, ce groupe qui avait créé un personnage numérique – un singe – qui illustrait la musique en vidéo. À l’origine, c’est Pink Floyd qui lance le combo musique-cinéma dans les années 70... Shaka a aussi son singe, on ne sait pas trop qui il représente, mais en tout cas pas Macron : lui, dans la vidéo, est un marionnettiste.

On l’aurait plutôt vu en marionnette, mais chacun sa vision des choses.

Deuxième affaire qui défraye la chronique people, à part la disparition de Stromae des tablettes de concerts, c’est cette femme – la quatorzième – à sortir du silence pour accuser Gérard Depardieu de comportement sexuel indécent. France Inter décrit le contexte du drame :

Sur le plateau, quotidiennement, elle est la cible de remarques et gestes déplacés de Gérard Depardieu, affirme la technicienne : « Au début ce sont des remarques lourdes et vulgaires sur le physique. Il me disait "je te pèterais bien la rondelle", ou encore “ah toi, t’es gaulée comme une Ukrainienne, des filles comme toi je m’en tape quand je veux”. Puis il me faisait des propositions de plus en plus appuyées de rapports sexuels, même rémunérés. Et il y avait les mains baladeuses, sur les fesses, et à l’entrejambe ». Des faits souvent commis devant le reste de l’équipe technique, sans que personne n’ose intervenir.

Et puis un jour, la supérieure hiérarchique de Léa lui demande de rester seule dans une chambre avec l’acteur pour ne pas qu’il entre dans le décor pendant une prise. « Il a baissé son pantalon », affirme l’assistante mise en scène, « et m’a montré son sexe. Donc là j’ai vraiment paniqué. J’ai quitté la pièce comme j’ai pu, mais il m’a rattrapée dans le couloir et bloquée contre le mur. Son ventre bloquait tout donc il n’a rien pu faire, mais dès que j’ai pu avoir un peu de répit, j’ai couru et je me suis enfermée dans une autre pièce ».

Heureusement, si l’on peut dire, cette jeune femme âgée de 27 ans au moment des faits (il y a 8 ans) a été sauvée par la bedaine de l’ogre.

Deux poids, deux mesures dans le domaine des agressions sexuelles

D’une certaine façon, ça finit bien puisqu’il n’y a pas eu viol, mais quand même agression sexuelle. On verra ce que France Inter et Mediapart (et la justice) décideront et feront de Gérard, qui paye là son goût immodéré pour la cuisse, mais probablement aussi pour sa période poutinophile.

Car de l’autre côté de la barrière, des hommes politiques bien en vue qui ont violé des enfants ou des people qui consomment du mineur sont toujours en poste. Certes, ces mineurs ou ex-mineurs n’ont pas porté plainte. Mais allez demander à un enfant psychiquement détruit d’aller faire confiance à la justice des adultes, surtout quand on connaît le résultat des enquêtes de pédophilie ! Ou quand on voit le traitement infligé aux enfants victimes des pédophiles d’Outreau par l’actuel ministre de la Justice...

Alors, c’est la sexualité ou le positionnement politique qui dérange ?