Rome – Le nouveau chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni a dévoilé, lundi, la liste de son gouvernement formé, sans surprise, d’une majorité de ministres déjà présents dans l’équipe sortante dirigée par Matteo Renzi, une continuité dénoncée par l’opposition.
Le 61e gouvernement italien depuis 1946 a prêté serment lundi soir, mettant ainsi un terme à l’une des plus brèves crises politiques dans l’histoire de la République, cinq jours après la démission de Matteo Renzi.
Le passage de relais s’est poursuivi à 21H00 (20H00 GMT) avec le traditionnel échange de la clochette du Conseil des ministres entre Matteo Renzi, 41 ans, et Paolo Gentiloni, 62 ans, les deux hommes s’étant auparavant fait une chaleureuse accolade.
[...]
M. Gentiloni, qui était le ministre des Affaires étrangères, a annoncé que son successeur à la tête de la diplomatie italienne serait Angelino Alfano, le ministre de l’Intérieur sortant et ancien bras droit de Silvio Berlusconi. Dans ce jeu de chaises musicales, c’est l’ancien secrétaire d’État chargé des services secrets, Marco Minniti, qui remplace Angelino Alfano à l’Intérieur.
Comme attendu, le ministre des Finances Pier Paolo Padoan, 66 ans, est maintenu dans ses fonctions dans un contexte de regain en Italie d’une crise bancaire récurrente.
Les portefeuilles de la Défense et de la Justice sont conservés par leurs titulaires, Roberta Pinotti et Andrea Orlando. De même que ceux de la Culture et de la Santé, détenus par Dario Franceschini et Beatrice Lorenzin.
[...]
« Un avatar »
Avant même l’annonce de la composition de son équipe, l’opposition avait dénoncé ce qu’elle considère comme un « avatar » du gouvernement Renzi.
La présidence du Conseil "ne veut pas prendre acte du non de 20 millions d’Italiens" pendant le référendum, a déploré lundi Beppe Grillo, le chef du M5S, annonçant sur son blog une grande manifestation avant le 24 janvier.
« Gentiloni est la photocopie perdante de Renzi », a de son côté regretté Matteo Salvini, le chef de la Ligue du Nord, un mouvement opposé à l’euro et à l’immigration.
À son ordre du jour également, la gestion de l’urgence après les séismes d’août et octobre dans le centre de l’Italie ainsi que la crise bancaire qui frappe plusieurs établissements de la péninsule, dont la Banca Monte dei Paschi di Siena (BMPS).