Pour les habitués de l’information alternative, celle qui ne franchit pas les studios de nos télévisions et qui ne retient pas l’attention des éditorialistes et analystes de nos grands médias, cette libération d’Alep représente une grande victoire des forces gouvernementales syriennes et de ses alliés. Ce sont des centaines de milliers de personnes, utilisées comme bouclier humain par les rebelles et terroristes, qui échappent aux tenailles de ces derniers. Cette victoire humanitaire, pour des millions de personnes, est devenue une mauvaise nouvelle pour les forces de la Coalition internationale, sous commandement étasunien.
Comment, en pareilles circonstances, ne pas se poser la question du rôle véritable de cette coalition dite internationale ? Pendant que le gouvernement syrien et ses alliés, dont la Russie, en arrivent à vaincre ces terroristes, à libérer les populations et à récupérer les territoires occupés par ces derniers, le président Obama, prix Nobel de la paix 2008, ne trouve rien de mieux à faire que de lever les restrictions sur la livraison d’armes à ses alliés en Syrie. Qui sont-ils ces alliés auxquels il se réfère ? Faut-il comprendre qu’ils sont précisément ces terroristes rebelles, ceux-là mêmes qui utilisent les populations locales comme boucliers humains pour mieux se protéger des forces gouvernementales et de celles de ses alliés ?
Si tel est vraiment le cas, à savoir que les terroristes ne sont que des mercenaires, encadrés par des spécialistes de la coalition internationale et armés par les pays de cette même coalition, alors là, la lutte contre le terrorisme prend un tout autre sens. Il ne s’agit plus de lutter contre le terrorisme, mais de l’utiliser de manière à justifier les milliards de dollars en armements et à transformer ces terroristes en mercenaires au service d’une même cause. Pour les populations des pays membres de cette coalition, cette révélation des faits représente une véritable bombe qui fait éclater tous les mensonges qui ont rendu possible cette grande tricherie. Depuis le temps que ces gouvernements fondent leurs guerres et leurs interventions à l’étranger à coups de milliards de dollars pour combattre les terroristes et voilà qu’aujourd’hui on leur dit que les terroristes ne sont que des alliés mercenaires qui font sur le terrain le travail sale que les armées régulières ne peuvent plus faire. Ce n’est pas rien comme nouvelle. De quoi faire la UNE de tous nos médias soucieux de vérité.
Dans ce contexte, on comprend mieux le sens de ces campagnes, menées par cette coalition internationale, tant aux Nations unies que dans le reste du monde, en vue de détenir les bombardements sur Alep et pour exiger, des forces gouvernementales, un cesser-feu. Le motif invoqué est celui de la protection des populations civiles sans aucune référence aux terroristes qui s’en servent comme bouclier humain. Dans les faits et à la lumière des révélations précédentes, l’objectif était plutôt de protéger les terroristes et de leur permettre de se réorganiser pour résister aux attaques de l’armée syrienne.
Pour faire ce sale travail de désinformation, la coalition a compté sur les médias qui lui sont à l’avance acquis et sur certains pays avec encore un semblant de crédibilité, dont le Canada, pour intervenir auprès des institutions internationales. C’est dans ce contexte que le Canada a présenté tout récemment une résolution à l’Assemblée générale des Nations unies pour que cessent les bombardements sur les populations civiles d’Alep au moment même où ces dernières étaient libérées des terroristes.
La résolution, portée par le Canada devant l’Assemblée générale des Nations Unies appelle à la « cessation de toutes les attaques contre les civils » et demande également à la levée du siège des enclaves tenues par les « rebelles » djihadistes. 122 pays ont voté en faveur de la résolution, 13 s’y sont opposés, tandis que 36 membres se sont abstenus. Non contraignante, la résolution a une portée essentiellement politique et diplomatique. »
Il est bon de noter que pour la coalition internationale, les terroristes en Syrie sont des rebelles, comme on le voit dans cette résolution, alors que l’opposition en Ukraine est terroriste. En somme, un langage modelé selon les besoins de la cause. On en est arrivé à faire avec la vérité et les faits de la « pâte à modeler » selon les intérêts et les objectifs recherchés par les puissances occidentales. Il suffit que l’on présente aux journalistes et médias le type d’information que l’on souhaite avoir pour que ces derniers y ajustent leurs textes et éditoriaux. Ils sont des spécialistes de la pâte à modeler.
Illustration parfaite de ce texte, un des journalistes de franceinfo qui demande à Patrick Kanner, ministre de la Ville (est-ce à ce titre qu’il parle d’Alep ?), s’il s’agit d’un « génocide » :
#Alep "Avec le recul, on se demandera 'Comment a-t-on pu laisser faire cela' ?" regrette Patrick Kanner #8h30Aphatie pic.twitter.com/m4RZvuEsT9
— franceinfo (@franceinfo) 13 décembre 2016
Alep libérée : ses habitants en liesse