Jeudi 9 février 2017, sur un marché près de Tel-Aviv, un Palestinien de 19 ans a « ouvert le feu dans la foule », nous dit la presse, faisant « plusieurs blessés ». En y regardant de plus près, on apprend que les blessés souffrent de blessures légères ou superficielles.
Au cours de cet acte « terroriste », selon les autorités israéliennes, ce sont les passants qui ont maîtrisé l’assaillant, la police intervenant après. Cependant, dans la confusion générale qui suit habituellement ce genre d’action, une personne a été frappée par la foule, mais ce n’était pas la bonne. « Je ne suis pas le terroriste, je pourchassais le terroriste », a lancé l’homme blessé.
L’attaque en direct :
Five wounded in Petah Tikva terror attackhttps://t.co/dko6gqcgDW pic.twitter.com/AtGgQQ5SJG
— Ynetnews (@ynetnews) 9 février 2017
L’arrestation du tireur :
Images de l'arrestation du terroriste de Petah Tikva. pic.twitter.com/As1RXCQvfB
— Inbar matthias (@mettoraf) 9 février 2017
Les images de la confusion après l’attaque :
Sur ces images, les militaires forment un cercle autour de l’auteur des actes en empêchant probablement la foule de le lyncher :
Le suspect est originaire de Cisjordanie. D’après Times of Israel, « le porte-parole du mouvement terroriste Hamas dans la bande de Gaza, Fawzi Barhoum, a réagi à l’attaque de Petah Tikva en parlant d’une “opération héroïque qui constitue une réponse aux crimes de l’occupation” israélienne ».
Au même moment, ou presque, étaient publiées les statistiques du nombre de colons israéliens vivant en Cisjordanie fin 2016, soit 421 000 personnes, sans compter Jérusalem-Est. Lundi 6 février 2017, le Parlement israélien votait une loi qui « permet » à Israël d’exproprier les propriétaires palestiniens de terrains privés situés en Cisjordanie occupée et sur lesquels des colons israéliens ont construit sans autorisation... L’idée est de légaliser les occupations « sauvages » (le régime israélien fait la différence entre les constructions « sauvages » et les « légales », alors qu’elles sont toutes illégales) et d’éviter les démolitions de logements, qui sont décidées parfois par la justice, ou ce qu’il en reste.
- Le paysage de la spoliation
Une occupation qui dure depuis 1967 et déclarée illégale selon les lois internationales, mais le droit israélien s’applique pour des raisons de « sécurité ». Un état d’urgence permanent, dont on voit le résultat en images. Pour en revenir à l’agression, qui n’a heureusement pas fait de morts, la police israélienne fait état d’une « arme à feu », d’un « couteau » et d’un « tournevis » dans les mains de l’assaillant.
Si les villes israéliennes vivent en état de guerre permanente, avec forces de police et militaires dans les rues et devant les bâtiments publics, comment traiter un « terrorisme » ou une contestation politique de basse intensité, si même des tournevis peuvent devenir des armes ?
C’est l’équation insoluble qu’un gouvernement de droite religieuse militariste ne peut pas résoudre, malgré le déséquilibre des forces. En occupant un pays de manière illégitime, le pouvoir israélien fait vivre sa population dans la peur. C’est bien la population israélienne qui est otage d’une politique sans issue. Les appétits féroces de dirigeants malades de pouvoir coûtent à la fois aux Palestiniens, mais aussi aux Israéliens. Le rêve d’un Grand israël, ce cauchemar pour tous.