La mise en garde, formulée en des termes particulièrement alambiqués, n’en a pas moins fait grand bruit en Israël. Dans un communiqué publié jeudi soir, la Maison-Blanche a estimé que « si la colonisation n’est pas un obstacle à paix, la construction de nouvelles implantations ou l’expansion d’implantations existantes [en Cisjordanie] au-delà de leurs limites actuelles pourrait ne pas aider » à résoudre le conflit au Proche-Orient.
Un responsable américain cité, sous couvert de l’anonymat, par le Jérusalem Post, s’est montré plus clair encore.
« Nous appelons toutes les parties à s’abstenir de prendre des mesures unilatérales qui pourraient saper notre capacité à progresser en direction de la paix, y compris par des annonces de colonisation », a-t-il indiqué.
Cette première prise de parole de la nouvelle Administration américaine sur le dossier israélo-palestinien intervient alors que Benyamin Nétanyahou, sous pression de la droite religieuse, vient de promettre une relance énergique de la colonisation. En un peu moins d’une semaine, les autorités israéliennes ont donné leur feu vert à la construction de 566 logements à Jérusalem-Est, ainsi qu’à celle de 5 500 logements en Cisjordanie – pour partie dans les grands blocs aménagés le long de la « ligne verte », mais aussi dans des colonies situées au cœur du territoire palestinien dont le développement sape la viabilité d’un éventuel futur État.
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Électrisée par l’élection de Donald Trump, la droite religieuse appelle depuis plusieurs semaines à profiter de cette aubaine supposée pour tourner définitivement le dos à une solution des deux États déjà moribonde. Naftali Bennett, chef de file du Foyer juif, a ainsi promis qu’à l’évacuation d’Amona succéderait bientôt l’annexion de la Cisjordanie.