Pour sortir du « Pénélope gate » et reprendre la main, François Fillon réfléchit selon nos informations à une grande émission de télévision afin de « tout mettre sur la table ». Une opération de transparence pour sauver sa peau alors que le candidat chute dans les sondages et que certains lui demandent de se retirer.
Retranché dans son QG de campagne, François Fillon prépare sa contre-attaque. « Une sorte d’opération de la dernière chance pour sauver sa candidature et repartir de l’avant », résume un ténor de la droite qui s’est entretenu vendredi au téléphone avec lui. « Il y a urgence s’il ne veut pas être renversé par les siens », prévient un baron de la droite prêt encore à lui donner « huit jours » alors que beaucoup de parlementaires estiment que « ça devient insurmontable pour François ».
Conscient des ratés de sa communication, de sa défense approximative et de la colère qui monte dans les rangs de la droite, le candidat sait qu’il doit prendre une « initiative forte », selon la formule d’un proche.
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Muscler sa défense judiciaire
L’équipe de campagne aurait retenu l’idée et envisagerait une grande confession télévisée sur TF1 ou France 2. L’occasion de tout dire sur les emplois de son épouse et de ses enfants, sur sa société de conseil, sur son patrimoine etc… Quitte à faire acte de contrition. Ce qui a manqué depuis le début du « Pénélope Gate ». Certains lui ont même conseillé de rembourser les sommes avancées (un million d’euros de salaire versés sur près de dix ans) dans Le Canard enchainé. Une option que le candidat aurait, à ce stade, écartée.
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Outre sa communication, le candidat sait aussi qu’il doit muscler sa défense judiciaire. Plusieurs élus lui ont conseillé de prendre les services de « grandes figures » du barreau rompus aux affaires politco-médiatiques.
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« La vérité c’est que François ne parvient pas à créer un dérivatif dans les médias. Il n’a pas le commando de guerriers qu’avait Chirac à côté de lui pour traverser cette tempête, ni la créativité de Sarkozy pour créer une affaire dans l’affaire », se désole un pilier de la majorité.