« Dans l’hypothèse où nous ferions la stupide erreur d’intégrer l’Ukraine dans l’Union européenne... »
Le leader de LFI propose ici un digest honnête de la situation géopolitique internationale. C’est le seul, avec Philippot et Asselineau, qui tient la route sur la politique extérieure de la France.
Son intro sur les crimes israéliens lui vaudra son poids en haine du CRIF, parce que le lobby juif français est passé clairement à droite depuis le 7 Octobre (comme s’il n’attendait que ça), sur la ligne de l’extrême-droite israélienne. En fait, c’est parce que le régime de Tel-Aviv est à droite que ça donne au leader de la gauche non socialiste le loisir de le critiquer avec un angle d’attaque politiquement acceptable. Les droits de l’homme, ça permet d’être anti-israélien sans trop coup férir : c’est le talon d’Achille de la politique pan-sioniste actuelle.
Sur le sujet IP (israélo-palestinien), Mélenchon se refait donc une santé morale et une audace, car sur le plan intérieur, au fond, pas grand-chose ne le différencie de la politique libérale gauchiste en place, que ce soit sur le féminisme, le climat, l’Europe. Certes, il se définit comme antilibéral, mais son assujettissement à la Banque (Rothschild-Macron) se révèle lors des élections et du désistement final.
Cependant, les voix à la fois humanistes et lucides – on pourrait dire françaises ou gaullistes – comme la sienne ou celle de Villepin comptent, et la critique du génocide palestinien n’est pas qu’une posture.
« Le sujet ce soir ce sont les événements liés à l’Ukraine et à la Russie, c’est-à-dire à la guerre déclenchée par l’invasion de la Russie en Ukraine. Mais pas un instant nous n’oublions ici dans cette salle que nous sommes à l’heure du meurtre et du massacre de masse à Gaza et que l’armée des criminels qui bombarde cette pauvre population sans défense est devenue spécialisée dans les tirs de snipers sur les enfants, les personnes âgées, comme nous l’ont dit en témoignage les médecins.
Et c’est une honte pour l’humanité que de permettre qu’un tel massacre continue sans que les nations qui seraient en état de l’interrompre, parce qu’ils cesseraient de fournir des armes et des munitions, parce qu’ils prendraient les dispositions pour ravitailler immédiatement et sérieusement les populations qui ont été assiégées, privées de tout, ne fassent rien mais continuent cependant à donner des leçons de morale à la terre entière, pour les sujets qui l’intéressent, elles, directement. Si bien que quand on les voit on pense qu’ils ne font qu’une chose, défendre l’ordre qui leur convient contre le reste de l’humanité, certainement pas en faveur des principes dont ils se réclament. »
En face de cette lucidité et de cette honnêteté politiques (on ne parlera pas du problème woke à l’intérieur de LFI), on trouve, par exemple, Enrico Macias qui passe sur une radio religieuse communautaire et qui défend, lui, les droits de l’homme israélien, mais pas ceux des autres, qui sont évidemment inférieurs et qui n’ont pas le droit d’avoir des droits.
L’émission s’appelle Les Enfants de la République, et tout le monde comprendra ce que recouvre cette république. Sans garde-fous, les deux compères peuvent se laisser aller à leur haine plus ou moins avouée du Palestinien, et très avouée de « l’antisémite », ce qui permet à Enrico de proférer, à 30’35, une magnifique énormité. Ça commence à 30’09 :
Haziza : Vous êtes croyant, est-ce que vous croyez en Dieu ?
Macias : Bien sûr. Je crois en Dieu, je crois en l’histoire du peuple juif, je crois en sa destinée aussi, malgré tout ce qui peut se passer en ce moment, et puis dans le cours de l’histoire du peuple juif, mais moi je pense que 1948, c’est le démarrage de Machia’h. Et que Tsahal c’est le messie. Parce que c’est eux qui sauvent toute l’histoire du peuple juif.
Haziza : Qu’est-ce que vous ressentez depuis le 7 Octobre ?
Macias : Je ressens une haine, du juif. Parce que le 7 Octobre, c’était pas contre un pays, c’était contre les juifs, ce massacre. Ça me rappelle les pogroms, ça me rappelle tout ça. Vous savez que chez nous on a eu un pogrom aussi, à Constantine, en 1934. Donc il y a un sentiment d’antisémitisme qui me crève le cœur.
Haziza : Vous l’avez ressenti ? Y compris en France ?
Macias : Oui. Bien sûr, mais pas seulement en France, dans le monde entier.
Tsahal serait le messie... Curieux, on aurait pourtant dit que l’attaque du 7 Octobre par le Hamas visait l’entité colonisatrice israélienne, et ses offensives permanentes contre le peuple palestinien qui se cachent sous les dénominations de « défense », de « sécurité d’Israël » ou de « représailles ».
Or, c’est bien l’armée israélienne qui est visée par le Hamas, et la guerre qui les oppose depuis 5 mois le prouve. Le Hamas se battrait donc contre le messie des juifs...
Au fait, Macias porte un pin’s pour la libération des otages, tout en trouvant que le messie des juifs, c’est l’armée israélienne. Pourtant, la stratégie de l’armée, qui consiste à détruire le camp de concentration de Gaza et à déporter ses habitants, si possible dans le désert égyptien (une vengeance pour l’exode ?), n’a quasiment libéré aucun otage.
Normalement, un messie, ça fait des miracles, non ?
Dans la même veine
INFO : L’humoriste franco-tunisien, Michel Boujenah a déclaré sur la radio communautaire juive Radio J « Si les Gazaouis sont d’accord avec le Hamas, alors il n’y a pas de dommages collatéraux. On a affaire à des sauvages, qui ont dévoilé leur vrai visage. » pic.twitter.com/IxrmB6cbe2
— LE RIFAIN LA NOUVELLE DU FRONT (@rifain_nouvelle) March 3, 2024