C’est la semaine de toutes les coïncidences : agression verbale contre Alain Finkielkraut, condamnation unanime des Gilets jaunes par l’élite, manifestation nationale contre l’Antisémitisme, accusation d’antisémitisme visant les Français contestataires, assimilation de l’antisionisme à de l’antisémitisme, profanation d’un cimetière juif, attentat au couteau de Marseille, interrogatoire de Marine Le Pen sur i24news, dîner du CRIF... Les événements s’enchaînent à une telle vitesse qu’on n’arrive plus à distinguer le naturel de l’artificiel.
Les ingénieurs sociaux doivent s’en donner à cœur joie. La période est fertile en rebondissements qui vont tous dans le même sens, et à ce titre on peut parler d’un hasard miraculeux : tous les crimes désignent le Français récalcitrant, l’islamo-gauchiste ou l’islamo-fasciste. Les termes et qualifications se mélangent, trop de sens tue le sens. Alors après avoir analysé l’affaire Finkielkraut, penchons-nous sur le passage de Marine Le Pen, présidente du RN, sur la chaîne israélienne en français de Patrick Drahi.
D’abord un petit tour à Paris en duplex, avec la foule des petits jours qui a répondu aux appels incessants de tous les médias mainstream. La mobilisation, c’était mieux avant. Rappelons ici que les dernières manifestations contre l’antisémitisme en France n’ont pas fait recette. Il est vrai que demander aux Français de manifester contre eux-mêmes, ça n’est peut-être pas la solution idéale...
Manifestation contre l'antisémitisme organisée place de la République à Paris
➡ Les précisions de @charlottemrgh, envoyée spéciale sur place pic.twitter.com/uPYxfR1odX— i24NEWS Français (@i24NEWS_FR) 19 février 2019
Bien dans la ligne actuelle, Marine dénonce le danger islamo-gauchiste. C’est exactement ce que les ingénieurs sociaux sionistes désirent. La présidente du RN va aller au-delà de leurs désirs, dans une volonté de faire enfin la paix avec le camp d’en face. Pour quel résultat ?
"Le danger le plus flagrant, le plus évident, est l'antisémitisme islamo-gauchiste" @MLP_officiel dans #Conversations pic.twitter.com/Lcnns6LfTs
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Elle reprend alors le discours habituel sur les petits juifs français qui ne peuvent plus aller à l’école publique à cause des petits musulmans qui les harcèlent, pour dire les choses crûment. On n’est pas loin du nettoyage ethnique...
"Dans beaucoup d'écoles on ne peut plus parler de la Shoah, dans beaucoup d'écoles on ne peut plus parler d'Israël" @MLP_officiel dans #Conversations pic.twitter.com/e26Ve1AgST
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Le message – électoral – est clair : dans le prisme politique français, le RN est le seul et dernier rempart contre l’antisémitisme. Autrement dit, avec moi l’antisémitisme ne passera pas, ou il devra me passer sur le corps.
"Nous sommes le meilleur rempart aujourd’hui pour les Français juifs contre la montée de ce nouvel antisémitisme islamique" @MLP_officiel dans #Conversations pic.twitter.com/MKmpdEXsfX
— i24NEWS Français (@i24NEWS_FR) 19 février 2019
Il s’agit de se démarquer du Diable, Alain Soral en personne. Marine Le Pen, qui a renié son père, renie l’ancien conseiller de Jean-Marie Le Pen, responsable selon elle de la gauchisation du mouvement (elle oublie de dire que l’augmentation des scores du FN tient aussi à cette gauchisation).
"Quand j'ai connu Alain Soral, c'était un homme qui venait de la gauche (...), il ne tenait pas publiquement des propos inadmissibles. A partir du moment où il a commencé à tenir ce type de propos, je n'ai plus jamais eu de contact avec lui" @MLP_officiel dans #Conversations pic.twitter.com/mu8PoQz882
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Le fondamentalisme islamiste, voilà l’ennemi, qui est aussi l’ennemi d’Israël. Encore une coïncidence. Décidément...
"L'antisémitisme qui tue, qui agresse, qui fait que nos compatriotes juifs rasent les murs, que les enfants enlèvent la kippa de leur tête parce qu'ils ont peur de se faire agresser, celui-là il est lié au fondamentalisme islamiste" @MLP_officiel dans #Conversations pic.twitter.com/GF0n5aWrXk
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En guise de conclusion à cette petite analyse, nous dirons qu’au moment où le mouvement social français, le plus important depuis des décennies, vise de plus en plus précisément le pouvoir profond, Marine Le Pen se place justement du côté de ce pouvoir qui est, on le sait, d’obédience sioniste. Ce calcul, s’il peut être gagnant médiatiquement, est dangereux électoralement : les Français insoumis qui s’opposent par millions au pouvoir, qu’il soit visible ou occulte, n’iront pas voter pour une soumission politique aussi visible. Un contresens historique !
En se soumettant de la sorte, Marine Le Pen est en train de rater l’occasion historique pour le parti dit national de coller à la contestation profonde synonyme de sursaut... national.