Près d’un mois après la destruction en plein vol d’un Il-20 dans le ciel de Lattaquié, provoquée par des F-16 israéliens et, la livraison dans la foulée des S-300 russes à l’armée syrienne, une certaine accalmie semblait régner sur le front israélo-russe. Mais rien de tel en réalité car le régime de Tel-Aviv travaille lentement mais sûrement à une reprise de ses frappes contre le territoire syrien. Et ceci n’a évidemment pas échappé à « l’œil de Moscou ».
Le président russe refuse d’accorder un rendez-vous au PM israélien qui ne cesse de le solliciter depuis quelques semaines et des sources israéliennes font état de nouvelles exigences transmises par Moscou à Tel-Aviv.
Selon une chaîne israélienne, HadashotTV, « la Russie chercherait à réformer le système de coordination militaire israélo-russe », lequel a pris un coup fatal depuis l’incident de l’Il-20.
Toujours à en croire ce média sioniste, la Russie insisterait pour recevoir « des alertes supplémentaires » avant tout nouveau raid israélien, ce que Tel-Aviv rejetterait en bloc parce qu’« un tel état de fait lui enlèverait toute liberté d’action ».
À bien regarder de près, il se cache derrière tout cela, des tensions croissantes qui ne sont à notre avis pas prêtes de tomber.
Il y a une semaine Israël a annoncé avoir lancé un premier vol de reconnaissance non loin des frontières syriennes. Ce vol était censé percer le secret des batteries de missiles S-300 qui depuis leur déploiement en Syrie, ont fait fuir les chasseurs israéliens, non pas seulement de l’espace aérien syrien mais aussi du ciel libanais.
Mercredi 24 octobre, Haaretz a affirmé détenir des informations selon lesquelles l’une des batteries de défense aérienne S-300 livrée à la Syrie aurait été déployée dans la région de Maysaf au nord de la ville de Homs.
Or, Maysaf se trouve au cœur des positions de l’armée syrienne et de l’axe de la Résistance où le régime israélien a mené plusieurs frappes aux missiles l’an dernier. Ceci veut dire très clairement que la Russie continue à aller plus loin dans sa riposte anti-israélienne.
C’est pourquoi le journal se lance aussitôt après dans une série d’allégations comme quoi « la province de Homs située dans le nord du pays abriterait des sites syro-iraniens de fabrication d’armes chimiques » (!). Et Haaretz d’ajouter :
« Le processus d’entraînement des soldats syriens au maniement des S-300 devrait prendre un certain temps et les nouvelles batteries n’ont pas encore atteint leur état de préparation opérationnelle. Ceci dit, la Russie a adopté ces dernières semaines une attitude bien agressive à l’égard de l’armée de l’air israélienne dans le nord de la Syrie. Les Russes exigeant davantage de clarification de la part de l’armée israélienne via une ligne directe pour éviter les clash aériens entre les deux camps. »
Selon les commentateurs, Israël subit coup sur coup une riposte « graduelle » de l’armée russe qui en est donc désormais à exiger aux Israéliens l’établissement d’une ligne rouge directe Israël-Russie. Si l’information sur le déploiement des S-300 à Homs s’avère vraie, le prix que la Russie ferait payer à Israël dans le cadre de l’affaire l’Il-20, serait encore plus élevé. Cible favorite des frappes aux missiles israéliennes pour cause de présence des positions de la Résistance, Homs aurait ainsi bloqué hermétiquement son ciel aux chasseurs israéliens.