La fermeture du ciel près des bases russes en Syrie aux avions militaires israéliens serait le pire scénario pour l’État hébreu, selon le journal Haaretz. Le média indique qu’Israël craint, entre autre, que cette mesure renforce les positions iraniennes dans la région.
La riposte russe à l’incident impliquant l’avion Il-20, pouvant inclure la limitation de la zone des vols des forces aériennes israéliennes en Syrie, « couperait les ailles » d’Israël, informe le journal Haaretz.
Selon ce média israélien, l’État hébreu espère que la Russie se contentera de fermer le ciel pour une semaine et n’introduira pas d’interdiction de vols près de ses bases en Syrie puisque dans ce cas, Israël n’aura pas d’accès aux territoires au nord de Damas.
Par ailleurs, les journalistes indiquent que de telles mesures peuvent entraîner la création de zones de sécurité pour les forces gouvernementales syriennes et le Hezbollah. Israël aurait également peur que la riposte russe permette à l’Iran de renforcer ses positions dans la région.
Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, cité par Haaretz, a déclaré que les négociations entre Benjamin Netanyahou et des responsables russes haut placés ainsi que le déplacement de la délégation dirigée par Amikam Norkin, commandant des forces armées aériennes d’Israël, témoignaient du fait que les deux pays avaient de bonnes relations. Il a ajouté qu’Israël ne se sentait pas à l’aise dans cette situation, même s’il n’était pas « directement coupable » du crash de l’avion militaire russe.
Le média rappelle que l’État hébreu a tiré des conclusions suite au crash d’un avion israélien F-16 en février dernier, mais n’a pas arrêté ses opérations aériennes en Syrie.
Le 17 septembre, la défense antiaérienne syrienne a ciblé par erreur un Il-20 russe avec 15 militaires à son bord. L’appareil se dirigeait vers la base aérienne de Hmeimim et a été abattu à 35 km des côtes syriennes. Le crash de l’avion a coïncidé avec un raid israélien contre la Syrie. La Russie accuse les pilotes israéliens d’avoir utilisé l’Il-20 comme couverture pour échapper aux missiles syriens.
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Exercice militaire russe au large de la Syrie
L’armée russe réalise jusqu’au 26 septembre 2018 un vaste exercice militaire au large de la Syrie. En conséquence, les routes aériennes et maritimes ont été temporairement fermées.
Cet exercice fait suite à la destruction d’un avion russe lors d’une attaque conjointe britannico-franco-israélienne, le 17 septembre 2018.
À l’issue de cet exercice, la Russie pourrait proposer à la Syrie de nouvelles règles d’exclusion aérienne et maritime.
(Source : voltairenet.org)
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« La responsabilité incombe entièrement à l’Armée de l’air israélienne »
La Défense russe a dévoilé un compte-rendu détaillé des événements ayant mené au crash d’un avion russe au large de la Syrie le 17 septembre. Pour Moscou, l’Armée de l’air israélienne est seule responsable du drame.
Le porte-parole de la Défense russe, Igor Konachenkov, s’est exprimé durant un quart d’heure sur les événements ayant conduit au crash de l’avion de reconnaissance russe Iliouchine 20 (Il-20) le 17 septembre en Syrie, dans une vidéo diffusée le 23 septembre.
Le compte-rendu détaillé inclut des données, obtenues par satellite, sur la situation dans le ciel syrien le 17 septembre, ainsi qu’un descriptif des « actions de l’aviation israélienne dans la zone du crash », a décrit le ministère de la Défense russe dans un communiqué.
« Nous pensons que la responsabilité dans la tragédie de l’avion Il-20 incombe entièrement à l’Armée de l’air israélienne », a déclaré Igor Konachenkov lors de sa prise de parole. D’après son compte-rendu, l’engin russe a effectivement été abattu par le système de défense anti-aérienne syrien alors que des F-16 israéliens s’en servaient comme couverture, pour réaliser une attaque sur la province syrienne de Lattaquié.
Le soir du 17 septembre, l’avion russe Il-20 survolait la zone de désescalade d’Idleb, avec 15 personnes à son bord, dans le cadre d’une mission de reconnaissance, lorsque quatre chasseurs israéliens F-16 ont quitté le territoire israélien pour gagner les eaux internationales en Méditerranée, puis les côtes syriennes. L’Aviation israélienne a prévenu l’armée russe de son projet de réaliser des frappes en Syrie, moins d’une minute avant de le mettre en œuvre – ne laissant ainsi, pour l’avion russe, le temps à aucune manœuvre de sécurité, selon Igor Konachenkov.
De plus, selon lui, l’armée israélienne n’a pas transmis à son homologue russe les informations exactes concernant la localisation de ses avions et la nature de ses cibles. Tsahal aurait ainsi déclaré s’apprêter à frapper des « sites industriels » dans le nord de la Syrie, avant de finalement réaliser des frappes dans la province de Lattaquié, à l’ouest du pays. « Les informations trompeuses fournies par [l’armée israélienne] à propos des frappes [israéliennes] n’ont pas permis à l’avion russe Il-20 de se déplacer à temps vers une zone sûre », a analysé Igor Konachenkov.
Conclusion : « Les avions israéliens ont vu le Iliouchine 20 russe et s’en sont servi comme bouclier contre les missiles anti-aériens [syriens] », a martelé le porte-parole de la Défense russe.
Tir ami malencontreux de la Défense anti-aérienne syrienne
Peu après la tragédie, Moscou avait attribué celle-ci à un tir ami malencontreux de la défense anti-aérienne syrienne, dans un contexte très confus.
La Russie avait alors fait savoir que l’aviation israélienne avait « délibérément créé une situation dangereuse pour les navires de surface et les aéronefs dans la région ». « En utilisant l’avion russe comme bouclier [aux moments des faits], les pilotes israéliens l’ont exposé au feu des systèmes de défense aérienne syriens : ainsi, l’Il-20 dont la surface est d’un ordre supérieur à celle du F-16, a été abattu par un missile du complexe S-200 », avait déclaré les autorités russes. Le président Vladimir Poutine a ordonné une enquête approfondie sur le sujet.
Israël a nié toute responsabilité dans ce crash et mis en cause l’armée syrienne.
L’analyse de Bruno Guigue :
(Source : francais.rt.com)