Médine et le Bataclan ont annoncé, « dans une volonté d’apaisement », que les deux concerts prévus en octobre seraient déplacés au Zénith de Paris à d’autres dates. Le résultat d’une polémique initiée par l’extrême droite.
« J’ai des flashs de quand j’n’étais qu’un enfant / Tout c’que j’voulais faire, c’était l’Bataclan », chantait Médine il y a encore quelques mois. Le rêve d’enfant a pris fin, vendredi 21 septembre, quand l’artiste et le Bataclan ont annoncé avoir « décidé dans une volonté d’apaisement, que les concerts initialement prévus, les 19 et 20 octobre 2018, (étaient) reportés dans une autre salle parisienne [le Zénith de Paris, NDLR] » début 2019.
Cette décision est « regrettable et due à des menaces de violence », estime Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), joint par France 24. Il poursuit : « Que l’extrême droite demande l’interdiction de ses concerts signifierait qu’il y a un lien quelconque entre Médine et ceux qui ont commis les attentats. C’est une technique éprouvée depuis longtemps par l’extrême droite, celle de l’amalgame entre les musulmans et les terroristes ». Avant de finalement préciser : « La démarche de Médine est de dénoncer le terrorisme. Il est engagé pour la reconnaissance du droit des musulmans, dans un combat contre les inégalités et pour le vivre-ensemble ».
Dans un communiqué, le rappeur justifie ces annulations « par respect » pour les familles de victimes et « pour garantir la sécurité de (s)on public ». Il dénonce par ailleurs « certains groupes d’extrême droite (qui) ont prévu des manifestations dont le but est de diviser ». Le 21 septembre, le Président de la Ligue du Midi, Richard Roudier, affirmait en effet qu’« une dizaine de bus » étaient « réservés » pour venir manifester devant le Bataclan le jour des concerts de Médine si ces derniers n’étaient pas annulés.
Samedi 22 septembre, le rappeur a simplement posté sa photo sur la scène du Bataclan, accompagnée de cette phrase : « J’ai des flashs de quand j’n’étais qu’un enfant / Tout c’que j’voulais faire, c’était l’Bataclan » Cela fait suite à une polémique de plusieurs mois, lancée en juin dernier par l’extrême droite, et reprise par plusieurs responsables politiques, dont Marine Le Pen (Rassemblement national), Laurent Wauquiez (Les Républicains) ou encore le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb.