Le lecteur s’en souvient, nous venons tout juste d’en parler : lundi dernier (19 novembre 2018) Carole Sterlé du Parisien (dir. Pierre Louette, propr. Bernard Arnault) adoptait une tournure propre à faire croire à ses lecteurs qu’Alain Soral aurait appelé au génocide des juifs : « Entre le peuple juif et le reste de l’humanité, le combat ne peut être que "génocidaire et total" ». En vérité, il s’agissait de la paraphrase par Hervé Ryssen du propos tenu par Itzhak Attia qui écrivait en avril 2003 dans Israël Magazine « nous sommes bien engagés dans un combat intime entre Israël et les Nations qui ne peut être que génocidaire et total ».
Jeudi dernier, soit près de 72 heures après, nous opposions donc notre démenti, faisions valoir un droit de réponse et portions même plainte pour diffamation et provocation à la violence. Nous avons appris depuis qu’il était déjà trop tard. En effet, c’est dès mercredi, soit 48 heures après la fake news de Carole Sterlé, que le mensonge était déjà relayé et amplifié par l’AFP et sur le site The Times of Israël. En tête d’un article anonyme on peut lire désormais de manière plus explicite : « "Entre le peuple juif et le reste de l’humanité le combat ne peut être que génocidaire et total," écrivait Soral. » [1]
On me dira peut-être que j’interprète mal le propos de Carole Sterlé ? Qu’elle a écrit « on peut lire » etc., ce qui ne signifie pas que le propos est attribué à Alain Soral. Et on me dira peut-être aussi que l’anonyme du Times of Israël a écrit « écrivait Soral », ce qui ne fait pas de lui l’auteur du propos, vu qu’il écrit ce qu’un autre a dit... Mais plus sûrement un autre de mes contradicteurs ira plus loin : certes, Soral n’est pas l’auteur matériel du propos, mais il en est l’auteur intellectuel, car il n’a cité Itzhak Attia que pour pouvoir exprimer le fond de sa pensée par la voix d’un juif.
Faut-il alors s’enfoncer plus avant dans une défense d’Alain Soral ? Jurer ses grands dieux que non, pas du tout, etc. On le voit, la fake news est à plusieurs niveaux. Le but du menteur est de placer sa victime en position de coupable.
Quelle est la prochaine étape ? Sans doute deux lignes de plus sur la page Wikipédia d’Alain Soral, étant donné que l’on retrouve systématiquement des pages de Wikipédia comme pièces à charge dans les dossiers de la LICRA et consorts. Le propos sera donc claironné à l’audience et tout cela vaudra preuve devant le juge français et devant l’opinion.
Et puis ? La violence. Richard Malka (à moins qu’il ne s’agisse de Stéphane Lilti), à l’audience du 15 novembre 2018, avait demandé « que la peur change de camp ». Comme s’il y avait des « camps », et comme si la peur était dans « le camp » adverse d’Égalité & Réconciliation. Mais Alain Soral serait peut-être censé avoir peur de la violence comme d’un risque non encore réalisé ? Comme si Alain Soral n’avait pas déjà subi une bonne dizaine d’agressions. Comme si Dieudonné n’avait pas été agressé alors qu’il était accompagné de ses enfants. Comme si le 16 septembre 1989 Robert Faurisson n’avait pas déjà été laissé pour mort, agonisant, le crâne défoncé, baignant dans son sang, ce qui devait lui valoir des douleurs infernales jusqu’à ses derniers jours.