Kontre Kulture présente Gilad Atzmon. Un livre, deux éditions…
Bon alors comme chaque mois, je fais
la promotion de bouquins que nous éditons ou que nous vendons sur le
site Kontre Kulture, qui est le site qui accompagne les commentaires
et les brèves et qui accompagne le côté éphémère du site
Égalité et Réconciliation.
Nous, nous produisons et nous
vendons des livres qui permettent de renforcer la culture de
résistance.
Alors il y a des rééditions de
livres classiques et il y a aussi des éditions de nouveautés.
Là ce mois-ci, je vous montre avec
fierté un bouquin qui est d’ailleurs deux livres pour des raisons
dans lesquelles je ne vais pas trop m’appesantir, qui est le
dernier bouquin de Gilad Atzmon, qui existe donc sous deux formes en
même temps parce qu’en fait, il se trouve que pour des raisons de
hasard et d’accidents, on est deux à l’avoir édité en France,
sans savoir que l’autre l’éditait. Et comme je veux être
fairplay, je veux faire la promotion des deux bouquins. Donc c’est
le même livre au niveau du texte, traduit par deux traducteurs
différents. Donc certains peuvent acheter les deux pour voir les
petites nuances de traduction.
L’un est produit par Demi Lune de
notre camarade Mansouri, dont nous vendons
d’autres livres sur notre site, qui est à peu près sur notre
ligne éditoriale. [La Parabole d’Esther
www.editionsdemilune.com]
Et celui-là est produit par nous.
C’est une création Kontre Kulture, avec notre maquette, notre
style.
Ce bouquin a d’ailleurs deux
titres différents. Quel Juif errant ? pour
nous. La Parabole d’Esther. Anatomie du Peuple
Élu, [pour les éditions Demi Lune] parce que
c’était une manière difficile de traduire un titre intraduisible
en anglais qui est The Wondering Who
?
Donc ce livre qui en est deux, vous
pouvez l’acheter à votre choix, soit dans le circuit des libraires
traditionnels – si vous le trouvez – soit sur Amazon, ou alors
chez nous mais en vente militante sur Kontre Kulture. C’est-à-dire
que celui-là [Quel juif errant ?] n’est en vente que
sur Kontre Kulture, celui-là [La Parabole d’Esther.
Anatomie du Peuple Élu] est en vente, on
va dire, en théorie, partout ailleurs.
Ces deux livres, qui sont un même
livre, sont le dernier livre de Gilad Atzmon qui est un type
très intéressant et qui est tout le contraire du juif hystérique
que les médias nous mettent complaisamment en scène en ce moment
[Tuerie de Toulouse].
Gilad Atzmon, moi, m’intéresse à
plus d’un titre. D’abord parce que c’est une saxophoniste de
jazz mondialement reconnu qui a joué avec mon musicien préféré de
longue date qui est Robert Wyatt. Donc ça me touche
particulièrement. Et qui en plus d’être un grand saxophoniste,
produit une analyse critique et une introspection de ce que c’est
qu’aujourd’hui un « juif israélien » car lui-même
est juif israélien et qui met à plat, par un travail très honnête,
toutes les contradictions insurmontables, selon lui, du juif
israélien qui est le collage impossible du tribalisme et de
l’universalisme.
Ce qui est très intéressant, c’est
que ce livre, qui a mon avis continue le travail de Bernard
Lazare – qu’on réédite – de [Israël] Shahak
qu’on vend, ou d’Israël Shamir aussi, pour ceux qui
connaissent, est un travail très intéressant sur la conscience
juive contemporaine produite par un intellectuel et un artiste juif
israélien honnête et intelligent. Et c’est très, très
intéressant. Le sous-titre explique bien ce que c’est comme
travail : Anatomie du peuple élu. Et il montre
bien la folie et la schizophrénie vers laquelle va le juif sioniste.
Et ce qui est intéressant, c’est
qu’il dit qu’encore plus que le juif sioniste, cette
schizophrénie touche de manière assez dangereuse sur le plan moral
– parce que c’est un livre qui se situe sur la question kantienne
de la morale universelle – il dit finalement : « le
pire, le plus en porte-à-faux par rapport à lui-même, est sans
doute le juif de gauche antisioniste, mais néanmoins tribal. »
Et là, il pointe du doigt tout le
mensonge et l’incohérence des Chomsky, des gens
d’Europalestine, comme Olivia Zémor.
Il fait un énorme travail de destructeur des catégories de confort.
Et là où il m’intéresse effectivement, c’est qu’il montre
que finalement y’a peut-être pire qu’un sioniste de droite :
c’est un juif antisioniste de gauche.
Car finalement c’est une manière
– peut-être la manière la plus subtile – de défendre la même
chose qui est quand même un tribalisme anti-universaliste basé sur
la certitude de la supériorité et une volonté de domination. Et ça
rejoint totalement mes analyses mais de façon un peu différente.
C’est un livre très profond, très intelligent, écrit par un type
de grande qualité humaine.
C’est aussi dans la logique
Égalité et Réconciliation, c’est-à-dire la main tendue au-delà
de toute analyse racialiste, car je le rappelle, le racialisme c’est
de croire que l’idéologie peut se transmettre héréditairement
par le sang. C’est ça le racialisme. Ce qui veut dire qu’un juif
est nécessairement judaïsant talmudo-sioniste par sa naissance ou
un allemand est nécessairement aryano-pangermanique hitlérien, etc.
Ma vision des choses – qui
m’oppose d’ailleurs à certains – c’est qu’effectivement
l’idéologie ne se transmet pas par le sang. L’idéologie
s’apprend. Alors évidement il y a le bain culturel, le bain
familial, qui fait qu’il est difficile de s’en émanciper quand
on est immergé dedans et que ça nous est transmis par la mère, le
père, la famille, etc., un certain habitus social et culturel. Mais
néanmoins, on ne peut jamais dire qu’une idéologie est intégrée
génétiquement.
Et donc elle est toujours moralement
critiquable. On peut toujours en dernier instance, y adhérer ou pas.
Ce qui veut dire qu’il n’existe pas de « juif biologique »,
de « nazi biologique », d’« arabe biologique »
– d’arabe au sens d’arabo-musulman biologique.
C’est qu’en dernière instance,
il y a toujours la capacité critique et le travail d’adhésion,
avec le recul moral et le fait de pouvoir notamment changer, et de
pouvoir – ce qui est fondamental – de donner raison, en
s’appuyant sur le logos et la morale, donner raison à l’autre,
donner raison à l’étranger. Ce qui est l’inverse même du
tribalisme.
Le tribalisme étant la solidarité
racialo-ethnique sans jamais passer par la médiation morale.
C’est-à-dire « mon frère, le membre de ma tribu a forcément
raison face à l’autre car il est de mon sang. », voyez. Ça
c’est l’inverse même de la morale et de l’universel.
Et nous ne tomberons jamais dedans.
Ça nous laissons ça, nous, à fdesouche. Nous laissons ça à
d’autres théoriciens même antisémites. Nous ne croyons pas à
ça. Et Gilad Atzmon est là pour le démontrer puisqu’il est
profondément antisioniste tout en étant totalement juif de
naissance, de nationalité.
Ça veut dire que tout est possible
en dernière instance à qui fait l’effort. Il n’y a pas de
fatalité raciale d’aucune sorte. Ça veut dire qu’on peut être
musulman et patriote, originaire du Maghreb et pleinement français,
juif et patriote français, israélien et critique de l’attitude du
régime israélien envers les palestiniens, français et conscient du
mensonge de la colonisation. C’est tout ça que ça veut dire.
Double national franco-algérien et conscient du mensonge du roman
national du FLN au pouvoir – qui n’est pas le FLN du combat de
libération conte le colonisateur français menteur, voyez. C’est
tout ça que ça veut dire.
C’est qu’en dernière instance,
grâce au travail de l’idée et grâce à la morale – qui est un
universel –, on peut choisir son destin – c’est un travail –,
s’émanciper de ses déterminants et rejoindre la communauté des
hommes, ce qui est l’inverse de l’arrogance cosmopolite.
Ça s’appelle la fraternité
universelle, qui ne nie aucune identité et qui ne conduit absolument
pas au melting-pot, au mondialisme et au métissage généralisé.
Donc Gilad Atzmon est très
intéressant parce qu’il le démontre par un travail
d’introspection et d’écriture.
Et comme nous trouvons ce livre,
cette démarche et ce livre intéressants, nous l’avons édité.
Et comme ce que nous voulons, c’est
que les idées d’Atzmon circulent, nous vendons aussi le livre de
notre camarade Mansouri, bien que ce soit un concurrent sur le plan
économique. Car justement nous ne faisons pas du commerce au sens
strict. Nous faisons de la métapolitique gramscienne.
Donc je vous le dis, ces deux livres
sont le même livre. Vous pouvez acheter celui que vous voulez. Nous
ferons, nous, à Égalité et Réconciliation et à Kontre Kulture,
la promotion des deux. Et c’était l’objet de cette petite vidéo
promotionnelle.
Bonne lecture.
N’hésitez pas, allez-y, c’est
du bon.