Je suis amusé que la campagne de dénigrement sioniste contre moi et mon travail ait disparu ; les soi-disant juifs antisionistes, Alias ASS (antisionistes sionistes), sont de plus en plus contrariés par mes pensées. Ils tentent désespérément de me faire taire. Ils n’ont aucune chance mais, avouons-le, ils ont de très bonnes raisons.
Les récents événements en Palestine ont validé au-delà de tout doute mon interprétation du nationalisme juif et de la politique identitaire juive. Ce n’est pas une coïncidence si j’étais le seul à prédire la défaite israélienne avant même que le premier soldat israélien soit entré à Gaza. Depuis qu’Israël se définit comme l’État juif, ses actions et ses atrocités doivent être comprises dans le contexte de la culture et du patrimoine juif. C’est ma ligne de pensée et c’est pour cela que je suis connu.
Le grand commentateur, Jeff Blankfort, a soutenu récemment que la gauche juive n’est pas la solution, qu’elle est même une continuation du problème. Je crois que la gauche juive n’est pas simplement une continuation du problème, elle est en fait au cœur du problème. Le pouvoir juif, tel que je le vois, c’est la capacité de faire taire les critiques du pouvoir juif. À cet égard, l’AIPAC et autres lobbies juifs ne sont pas le « pouvoir juif », ils sont les symptômes du pouvoir Juif. La tentative de réduire au silence institutionnel tout débat sur le pouvoir juif est fourni par la gauche juive et le réseau des soi-disant juifs antisionistes (Jewish Voice for Peace, Mondoweiss, Chomsky, Blumenthal, etc.). C’est la gauche juive qui tente de définir les limites de la discussion et dicte ce qui peut être dit et ce qui ne peut pas l’être.
Par exemple, nous pouvons parler de sionisme et d’Israël, mais nous ne devons jamais élaborer sur la judaïté de l’État juif. Israël se définit comme l’État juif, témoigne de son affinité avec l’histoire juive, et tire sa vile création de l’Ancien Testament. Par ailleurs le blog juif pro-palestinien Mondoweiss a modifié sa ligne politique en interdisant toute discussion de la culture juive dans le contexte d’une critique d’Israël. Pour résumer tout cela, je ne suis pas seulement un antisioniste, je suis effectivement critique de toutes les formes de la politique juive, aussi bien sioniste qu’antisioniste. Je soutiens que toutes les formes de la politique juive sont ethnocentriques et dans une certaine mesure, motivées par le racisme. Dans mon dernier livre Quel juif errant ?, j’étaye ce point de vue et je n’ai jusqu’à présent reçu aucune tentative de me prouver que j’ai tort.
Au cours des derniers jours, j’ai constaté plusieurs tentatives pour me diffamer. Je suis réconforté par chacune d’elles. J’ai tendance à voir ces tentatives comme une reconnaissance de l’importance de ma contribution au discours.
Plus tôt aujourd’hui, j’ai lu une diatribe maladroite écrit par Nick Cooper, un militant ethnique juif ainsi qu’un artiste Klezmer [NDLR : tradition musicale des Juifs ashkénazes] du Texas. Dans son article « Pourquoi les autres critiques d’Israël ne travailleront plus avec Gilad Atzmon », Cooper s’engage dans un exercice de picorage sélectif à la Dershowitz mais, au lieu de m’exposer, il nous fournit un exemple pratique de la morbidité de l’idéologie et des tactiques de la gauche juive.
Ali Abunimah m’a demandé de mentir
Cooper est convaincu que mes paroles sont trop souvent « diffamatoires, inexactes, et auto-suffisantes ». Il m’accuse de « fabriquer » une déclaration d’Ali Abunimah. Cooper cite une de mes répliques tirée d’un échange de courriels. J’ai écrit :
« Abunimah s’en prend aux Israéliens sionistes parce qu’il a besoin du soutien des soi-disant juifs antisionistes pour son opération. La dernière fois que j’ai communiqué avec Ali Abunimah, il m’a écrit de faire simplement référence au sionisme plutôt qu’à l’identité juive et tout irait bien. Il m’a tout simplement demandé de mentir... évidemment j’ai refusé [1]. »
Si Cooper prenait la peine, même avec très peu de recherche, il aurait trouvé que M. Abunimah a admis m’avoir envoyé un message comprenant cette exacte réplique. L’e-mail est disponible sur le site Web de Ali Abunimah [2] :
De : Ali Abunimah 30 novembre 2010 à 17h16
Cher Gilad, j’apprécie votre note ... Ce que vous décrivez comme « juif » pourrait être plus précisément décrit comme « sioniste » – et alors nous pourrions trouver un terrain d’entente...
Plutôt que de « fabriquer » les paroles d’Abunimah, j’ai décrit assez exactement son embarrassante offre non-éthique.
Exclusivité juive
Klezmer Cooper a raison de prétendre que, dans notre correspondance, je lui ai dit qu’il n’était pas assez intelligent pour comprendre l’argument relativement simple selon lequel les organisations juives « anti »sionistes sont exclusives aux juifs. Sans aucun doute, les organisations juives sont heureuses de percevoir des frais d’abonnement de goyim (les Gentils). Mais un goy peut-il devenir le secrétaire de la Voix juive pour la paix ou le porte-parole du Réseau juif antisioniste ? Pas vraiment, et pourquoi ? Est-ce parce que les goyim ne sont pas racialement qualifiés ou est-ce parce qu’ils sont ethniquement inaptes à l’emploi ? La réponse doit être embarrassante pour la gauche juive, puisqu’il semble que même la Knesset israélienne soit plus tolérante que les organisations occidentales juives antisionistes.
Véracité
Cooper a également raison lorsqu’il dit que je vois « l’exclusivité juive partout ». Et je soutiens en outre que les juifs antisionistes sont une « culture exclusiviste orientée racialement et motivée par le concept de peuple élu ». Mais pour me prouver le contraire Cooper soutient que « les Juifs antisionistes ont souvent des partenaires non-juifs ». Si Cooper était familier avec le patrimoine et la culture, il saurait que ces « partenaires » sont étiquetés dans le discours tribal comme « shabbat goyim » – des Gentils qui s’avilissent devant tous les souhaits et les caprices des juifs, en particulier dans la vie politique. Cooper a même l’amabilité de nous fournir une liste de ses shabbat goyim favoris. Ils sont tous là, à la fin de son article. Des noms à consonance arabe d’abord, des noms anglais plus tard, ces shabbat goyim sont établis d’une manière hiérarchique fondée sur la primauté des intérêts juifs.
Tuer le Christ quotidiennement
Cooper m’accuse de racisme, mais il y a une chose qu’il oublie de faire : produire une seule référence faite par moi dans laquelle je critique les juifs en tant que race ou origine ethnique.
« Gilad a comparé l’attaque israélienne sur la Flottille de la liberté pour Gaza au meurtre de Jésus », écrit Cooper. Je l’ai fait et le referais ! Mais est-ce du racisme ? Au cours des 5 dernières semaines, j’ai interprété les crimes israéliens dans la bande de Gaza sous la lumière du meurtre du Christ. Est-ce raciste ? Pas du tout ! Le meurtre du Christ symbolise le meurtre de l’innocent. Pour autant que je sache, c’est exactement ce que l’État juif a fait en transformant la bande de Gaza en un tas de gravats et en assassinant des enfants, des femmes, des anciens et des travailleurs médicaux.
Mais le meurtre du Christ incarne également le meurtre du messager. N’est-ce pas exactement ce que Nick Cooper tente de faire en luttant pour me réduire au silence de cette façon clairement trompeuse ?
Cooper écrit : « Invoquer l’insulte – meurtrier du Christ –, c’est invoquer les siècles passés de racisme antijuif et de violences en Europe et aux États-Unis. » Je dirais à Cooper et autres marchands de hasbara que si Israël arrêtait de tuer des gens innocents en Palestine au nom du peuple juif, ce serait une tactique très utile dans la lutte contre l’insulte « meurtrier du Christ ».
Distorsion de la vérité
Klezmer Cooper écrit à la fin de son papier :
« Il y a plusieurs années, j’ai collaboré avec Gilad Atzmon sur un CD de compilation de musiciens Klezmer contre le Mur. »
Ce n’est tout simplement pas vrai. Je n’ai jamais collaboré avec Cooper. Son jeu n’était pas en ligne avec mes normes (Cooper possède une batterie). J’ai autorisé Cooper à utiliser quelques airs de mon album de parodie Artie Fishel and The Promised Band – un projet musical comique qui se moque de la musique klezmer et de la politique identitaire juive, sur sa compilation. Cooper n’était évidemment pas assez futé pour comprendre qu’Artie Fishel était un personnage fantaisiste se moquant des Coopers de ce monde.
Voir Artie Fishel (dans Jazz is my Jihad) : http://youtu.be/oCJ4De0POGs
Retour au ghetto
Je comprends la frustration de Cooper autant que je comprends sa peur. La popularité de ma critique de la politique identitaire juive est bien établie maintenant. Elle a été approuvée par les plus grands savants et commentateurs jamais associés au mouvement de solidarité.
Si les militants juifs et les Klezmers veulent faire partie d’un véritable mouvement de solidarité, ils feraient mieux de se faufiler hors du ghetto afin de rejoindre un discours universel. Je ne retiendrai pas mon souffle pour que cela se produise dans un avenir proche.