Invité du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Échos ce dimanche 30 juin 2019, le maire de Lyon Gérard Collomb a admis qu’« il y a eu des cas où l’on voyait bien un usage disproportionné de la force », même si « maintenir l’ordre dans des circonstances pareilles est extrêmement compliqué ». Traduction en langage prosaïque : zéro solidarité avec son ex-équipe gouvernementale, et grosse claque dans la gueule à Castaner.
Ce faisant, Collomb coupe les ponts avec la Macronie. Après l’étrange attentat de Lyon, que le maire de Lyon et ex-ministre de l’Intérieur avait qualifié de surprenant, Collomb avait révélé l’arrestation d’un deuxième suspect, et Castaner avait jugé cette déclaration précipitée.
Cependant le mal datait d’avant, quand Collomb avait abandonné Macron en rase campagne, quelques semaines seulement avant la révolte des Gilets jaunes. De là à penser que l’attentat de Lyon était une punition...
Christophe Castaner : "Gérard Collomb m'a adressé un conseil, celui de ne jamais trop parler. Il avait raison" pic.twitter.com/iURz2ypupZ
— CNEWS (@CNEWS) 28 mai 2019
La presse, à propos de « violences policières », expression que la directrice de l’IGPN réfute – nous aussi, on préfère parler de violences politiques, de violences gouvernementales –, égrène les chiffres qui arrangent le pouvoir (source BFM TV) :
« Entre le 17 novembre – début du mouvement des gilets jaunes – et le 31 décembre, 579 signalements ont été faits pour contester l’usage de la violence par les forces de l’ordre. L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a reçu 265 plaintes entraînant l’ouverture d’une enquête et à ce jour, 105 dossiers sont clos et ont été transmis aux autorités judiciaires.
[...]
Les opérations musclées menées par les forces de l’ordre ont souvent été critiquées. Début juin, les organisateurs de la marche des “mutilés gilets jaunes” ont rappelé que depuis le début des manifestations, “23 personnes ont été éborgnées, 5 personnes ont perdu la main, une a été amputée d’un testicule, une a perdu l’odorat et une dizaine d’autres” ont eu d’autres blessures graves... »
La presse ne parle pas des 2 000 blessés graves chez les Gilets jaunes, la plupart sans défense et encore moins armés ; opportunément, elle avance le nombre de 1 900 policiers blessés. Plus honnête que Castaner, et peut-moins moins amoureux de Macron, Colomb reconnaît un problème de formation :
« Je crois surtout qu’il faut une formation adaptée. Et comme il fallait utiliser l’ensemble des forces de l’ordre face à l’ampleur de la menace dans certaines villes, il n’y avait pas toujours des gens aptes à pouvoir utiliser ce genre d’armes. »
Pourtant, les policiers qui ont visé des Gilets jaunes à la tête l’ont fait en connaissance de cause. Que font ces individus dans la police ? Sont-ils là pour protéger les gens ? Qui les Gilets jaunes menaçaient-ils ? Les élites ? Y a-t-il eu menace ou contact physique avec les élites ? Non. À part peut-être l’épisode de l’élévateur lancé contre la porte du ministère de ce pauvre Griveaux, qui s’est enfui comme un couard...
De plus, les dernières manifestations, que ce soit pour la sociale ou pour le climat, n’ont pas montré le moindre examen de conscience de la part des donneurs d’ordres politiques, bien au contraire. La preuve avec ce gazage de militants pacifiques :
Twittos du monde entier regardez ce qu’il se passe en #France lors d’une manifestation pacifique : gazage en pleine figure , c’est tous les jours en France quand ce n’est pas matraques ou tirs de grenades sur tous les opposants politiques. Faites le savoir ! #ExtinctionRebellion pic.twitter.com/z8EGgx2nvR
— JeannedeG (@GJeannede) 28 juin 2019