C’est ce qu’avance Gaspard Glanz, le journaliste de gauche qui avait été embastillé par les nervis de Castaner pour son travail au milieu des Gilets jaunes. Il affirme que le journaliste du Figaro, Alexandre Devecchio (le compagnon de Noémie Halioua en charge des interviewes politiques très à droite, c’est-à-dire nationales-sionistes, que l’on voit sur la photo), a menti en parlant d’attaque motivée par l’islamisme.
Vous voyez, ça ? Ça, ça a une carte de presse.
Tout est faux, c’est une fake news. Démentie par la mairie locale. L’article est tj en ligne sur @Le_Figaro, sans une note de note correctrice.
« GnaGnaGna le journaliste militant d’extreme gauche radicale autonome fiché S » https://t.co/J1GKoIh5dw
— Gaspard Glanz (@GaspardGlanz) 30 juin 2019
Un règlement de comptes droite/gauche sur Twitter avec des arguments des deux côtés : oui, une bande de jeunes est bien venue provoquer les policiers du commissariat de Val-de-Reuil ce soir-là (dans la nuit de jeudi 27 à vendredi 28 juin 2019), non, la menace islamiste décrite par Le Figaro n’était pas au rendez-vous.
Un autre journaliste, Taha Bouhafs, reporter pour Là-bas si j’y suis (le site de Daniel Mermet, le gauchiste parti de France Inter) qui lui aussi avait été retenu par les services de Castaner en garde-à-vue, puis poursuivi pour outrage et rébellion, prend le parti de la mairie contre l’instrumentalisation islamophobe du Figaro.
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Les deux ont vu la même vidéo.
Qui ment, qui dit vrai ?
D'un côté ceux qui crient à l'attaque islamiste contre la france.
De l'autre côté un maire qui regrette l'incident mais dénonce l'instrumentalisation politique et les fausses informations autour de celui-ci.
— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) 29 juin 2019
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Peu importe, le mal est déjà fait.
Les premiers titres sont tombés, les tweets accusateurs rédigés et publiés, les responsables déjà trouvés :
Ce sont les musulmans qui sont visés, comme à l'accoutumée.
— Taha Bouhafs (@T_Bouhafs) 29 juin 2019
Si Devecchio du Figaro vise effectivement les islamistes ou l’islam à travers les jeunes délinquants qui ont visé le commissariat de soir-là, un « Allah Akbar » ne suffit pas à faire d’une racaille un dangereux islamiste tenté par le djihad, voire l’attentat antifrançais.
De l’autre côté, on instrumentalise la police et lors de l’occupation de l’université de Tolbiac, en 2018, c’est ce même Bouhafs qui avait lancé l’information, démentie par la suite, d’un étudiant gravement blessé par les forces de l’ordre qui avaient délogé les grévistes.
Mais le plus grave, pour Bouhafs, pourtant protégé par l’intelligentsia journalistique de gauche, c’est l’admonestation du CRIF après l’attentat verbal contre Finkielkraut en février 2019. À Benoît Hamon qui avait traduit « sale sioniste » en « sale juif », Bouhafs avait répondu, tenez-vous bien :
« C’est bientôt le dîner du CRIF, et t’as pas envie d’être privé de petits fours. »
Bouhafs avait brûlé en une phrase tout son crédit acquis à gauche : l’antiracisme peut tout, mais l’antisionisme ne pardonne pas !
Pour en revenir à l’article du Figaro, que nous avons cité (voir plus bas), le maire de la ville a dénoncé des « exagérations » et des « rumeurs ». Ce qui veut dire que les faits sont avérés, et le journaliste du Figaro a bien vu la bande vidéo de l’attaque. Le maire dénonce aussi le fait que le syndicat de police Alliance (de droite) ait jeté de l’huile sur le feu en parlant d’« assauts » d’une « violence inouïe », des termes qui selon lui ne correspondent pas à la réalité.
Alors quelle est la version du maire ? Elle ne vaut hélas guère mieux que les exagérations d’Alliance :
« Un incident limité et, hélas, devenu banal quand la chaleur de l’été amène les jeunes à rester dans la rue. »
Le site 20 Minutes détaille les événements :
« Selon la mairie, sept jeunes, après avoir vu un match de foot dans un café de la ville “décident de jeter, à une distance d’une vingtaine de mètres, des pétards et des mortiers d’artifice (et non des mortiers de guerre…)” vers le commissariat. Les cinq policiers présents à l’intérieur se déploient pour protéger le bâtiment puis “le groupe se disperse et revient vers 2h30 du matin plus nombreux (environ une quinzaine) âgés de 12 à 18 ans, encapuchonnés plus que cagoulés (…) pour reprendre jets de pierre et pétards”, selon la ville. »
Les maires PS, électoralisme oblige, ont toujours minimisé la violence des quartiers, leur réservoir de voix. On ne touche pas au grisbi ! À droite, logiquement, on capitalise sur cette violence acceptée, sur cette lâcheté républicaine longtemps tolérée par le CRIF, jusqu’à ce que les racailles s’en prennent aux juifs en plus de s’en prendre aux Français (on fait la différence entre racailles et Français, tout simplement parce qu’eux la font : ils ne se sentent pas français). Là le discours de l’antiracisme officiel a changé : il y a désormais le bon antiracisme et le mauvais antiracisme. Et donc le bon racisme et le mauvais racisme.
Conclusion ?
« Deux agents de la brigade anticriminalité (BAC) viennent alors en renfort et dispersent les jeunes sans faire usage de leur flashballs vers 3h du matin, d’après la même source. Le lendemain, lors d’une visite du maire et de la sous-préfète sur place, la numéro 2 du commissariat “croit ’avoir entendu quelqu’un lui dire que quelqu’un a entendu quelqu’un dire les mots Allah Akhbar’, mais, sous les regards sceptiques de ses subordonnés, n’insiste pas”, est-il expliqué. “Le bilan de l’incident est d’une vitre cassée (…) L’affaire est close. La nuit suivante, il ne se passe rien”, souligne la ville.
Samedi matin, le député (LR) Éric Ciotti a dénoncé dans un communiqué une “attaque islamiste” et demandé la saisine du parquet national antiterroriste. “J’appelle à des sanctions exemplaires à l’encontre des barbares qui attaquent la République. L’État doit se montrer implacable face aux islamistes qui mènent une guérilla contre la France”. »
Ni fake news ni attaque islamiste, mais une trop banale nuit de provocation et de violences de la part de racailles qui se sentent en impunité depuis 35 ans. SOS Racisme a fait beaucoup de mal à la France, à sa police et à sa justice. La tolérance zéro de Sarkozy était du bidon, et aujourd’hui, on trouve normale une attaque de commissariat de basse intensité. Qu’adviendra-t-il si le degré de violence augmente ? L’affaire du Val-de-Reuil se dégonfle comme un soufflé, mais à moitié seulement.