On a les Vel d’Hiv qu’on peut...
20 ans après le discours de Jacques Chirac au Vélodrome d’Hiver du 19 juillet 1995, qui correspond à la date anniversaire de l’opération Vent printanier des 16 et 17 juillet 1942 contre les juifs majoritairement étrangers de Paris, dite aussi rafle du Vel d’Hiv, au tour du président Hollande de rendre la France responsable des exactions nazies sur son sol pendant la Seconde Guerre mondiale.
- Photo du président François Hollande réalisée sans trucages
Le sort des Tziganes n’intéressant pas vraiment électoralement le président Quatre-Pour-Cent, mais un petit « Vel d’Hiv » en direction de la Communauté de Lumière, ça ne peut pas faire de mal.
Désormais, les Tziganes et leurs ayant-droit pourront réclamer des réparations de toutes sortes à l’Etat français, c’est-à-dire aux Français tout court, qui payent des impôts, et qui payeront donc un « impôt tzigane », comme ils ont payé et payent encore un « impôt juif », cette fameuse cagnotte pour les fils et filles de déportés.
Certes, les sommes seront moins importantes (100 millions à la DILCRA, 60 millions d’euros arrachés à la SNCF, tout de même, et on rappelle que l’État en est actionnaire à 100%, donc c’est vous et nous qui avons allongé la fraîche, c’est peut-être pour ça que les tarifs du TGV ont augmenté exponentiellement, ces dernières années), mais c’est le tarif pour enfoncer un peu plus la France.
Avec tout le respect qu’on doit au peuple tzigane, on pourrait aussi forcer l’État à reconnaître sa responsabilité dans les massacres de résistants de 1940 à 1944, et pourquoi pas, de collaborateurs après 1944. On pourrait aussi, si on était malicieux, demander à l’État d’Israël de reconnaître sa responsabilité dans le massacre de Sabra et Chatila, les 16, 17 et 18 septembre 1982 au Liban, où plusieurs milliers de civils palestiniens ont été assassinés par les phalangistes avec la « bénédiction » des autorités militaires israéliennes (Ariel Sharon). Curieusement, les demandes de réparations n’ont pas passé la barrière médiatique.
Les criminels israéliens feront faire le sale boulot par les milices libanaises chrétiennes :
Au moins les Tziganes, enfin, leurs descendants, ont-ils pardonné à ceux qui les ont persécutés, ce qui permet de vivre mieux.
Le discours de François Hollande :
Si la vidéo ne se déclenche pas (c’est le service public audiovisuel), cliquez sur le président français qui demande pardon pour les crimes nazis.
François Hollande, lors d’une visite dans le Maine-et-Loire, a reconnu la responsabilité de la France dans l’internement des Tsiganes et plaidé pour que les gens du voyage soient des citoyens comme les autres.
Après les Harkis et les Arméniens, François Hollande a poursuivi samedi le travail de mémoire entamé depuis le début de son quinquennat, en reconnaissant la responsabilité de la France dans l’internement de milliers de Tziganes durant la Seconde Guerre mondiale. Cette visite sur le site de l’ancien camp d’internement de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire), classé aux Monuments historiques depuis 2012, était la première d’un président français depuis l’internement des Tziganes et des gens du voyage par le régime de Vichy et ce jusqu’en 1946.
« La République reconnaît la souffrance des nomades qui ont été internés et admet que sa responsabilité est grande dans ce drame », a déclaré le locataire de l’Élysée, lors d’une cérémonie d’hommage, où étaient présents plusieurs survivants. « Un pays, le nôtre, est toujours plus grand lorsqu’il reconnaît son histoire », a-t-il ajouté.
- Contrairement aux camps palestiniens de Sabra et Chatila, les 2 000 Tziganes du camp de Montreuil-Bellay (de novembre 1941 à janvier 1945) n’ont pas été assassinés
Mieux vaut tard que jamais
Soixante-dix ans après la libération des derniers Tziganes internés en France, leurs descendants et les associations attendaient avec émotion une reconnaissance officielle de leurs souffrances. « C’était important pour nous d’avoir cette reconnaissance. Ca représente des milliers et des milliers de familles itinérantes », a salué, ému, Fernand Delage, qui préside l’association France Liberté Voyage.
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« Pratiquement toutes les familles de gens du voyage ont au moins un membre qui est passé par Montreuil-Bellay », avait rappelé le président quelques minutes plus tôt, après s’être rendu auprès de l’œuvre commémorative Instant nomade de l’artiste-céramiste Armelle Benoît, un portique de huit colonnes sur lesquelles ont été gravés les patronymes de 473 familles internées.
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L’État avait franchi un premier pas vers la reconnaissance de la participation de la France dans cet internement familial en juillet 2010, par la voix de l’ancien secrétaire aux Anciens combattants Hubert Falco, en l’évoquant lors d’une « Journée nationale de la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français ».