Ainsi donc, François Hollande pratiquerait le libéralisme ! Cette idée répandue à la gauche de la gauche fait d’autant plus sourire qu’elle s’est ancrée dans les esprits sans qu’on n’y prenne vraiment garde. Elle fait partie de ces vieilles rumeurs, de ces mistigris, qui circulent on ne sait plus pourquoi. Mais l’idée s’incruste et circule partout comme une évidence : les exemples sont trop nombreux pour qu’on les relève tous.
Le libéralisme fantasmé
La meilleure réplique à cette fausse idée me semble avoir été donnée par Henri Weber dans Libération en fin de semaine. Cet intellectuel membre du Parti Socialiste a le bon goût de rappeler quelques évidences que les lecteurs de ce blog ont pu lire ici-même. En voici un florilège :
« Le procès en trahison libérale qui est fait à François Hollande a quelque chose de comique. Sous sa présidence, la dépense publique a atteint 57 % du PIB, record des pays de l’OCDE, les prélèvements obligatoires tangentent les 45 %, seconde place du podium, après le Danemark. Jusqu’à quel niveau faudra-t-il porter ces scores pour mériter le doux nom de social-démocrate ? 60 %, 70 %, 80 % ?
Dans notre France "social-libérale", plus de la moitié de la richesse produite est prélevée et redistribuée. Les prestations sociales en espèces versées par les administrations (retraites, allocations diverses…), représentent 25,3 % du revenu disponible des ménages, les transferts sociaux en nature (école, santé…), en représentent 21,3 %. Près de la moitié du revenu des ménages (46,6 %) est donc socialisée et provient de la dépense publique ».
On ne pouvait pas dire mieux. Prétendre que l’économie française est libérale constitue une évidente imposture. Le système Hollande n’a rien de libéral.