Delphine Ernotte fera, ce mercredi, son grand oral devant l’Assemblée nationale. A quelques jours de ce rendez-vous, un rapport sur ses grandes orientations stratégiques a été envoyé à plusieurs parlementaires. La loi prévoit en effet que les présidents des groupes audiovisuels doivent rendre leur copie dans les deux mois après le début de leur mandat. Dans ce document que Les Échos ont pu se procurer, France Télévisions explique ses grands projets et fait un point sur sa situation financière.
Le groupe d’audiovisuel public tire la sonnette d’alarme, rappelant que, « sans action décisive », le déficit 2016 s’élèvera à 50 millions d’euros et pourrait atteindre 120 millions en 2020 . « Un déficit structurel sur plusieurs années porte aujourd’hui atteinte à la ligne de trésorerie. Celle-ci pourrait se trouver en péril dès le second semestre 2016. »
Nouvel accord sur l’emploi
Dès lors, un plan d’économies de 50 millions a été engagé, débutant cette année. A court terme, il « portera sur les charges variables ». L’entreprise veut préserver les parts de recettes affectées à la création, mais souhaite discuter « des niveaux en valeur absolue » avec le ministère de la Culture. En clair, elle pourrait vouloir revoir ses obligations d’investissement. Mais, à moyen terme, « seules des réformes de structure permettront de revenir à un équilibre financier », souligne ce rapport. Même s’il a dit ne pas vouloir faire d’efforts supplémentaires sur la masse salariale, France Télévisions envisage toutefois un « nouvel accord sur l’emploi » : des négociations seront ouvertes pour la mise en place d’une gestion prévisionnelle des emplois et compétences. Des assises vont être organisées pour réfléchir à l’organisation du travail. Enfin, le groupe souhaite mieux mutualiser les moyens de l’audiovisuel public, avec des projets communs avec les autres groupes.
Plan d’économies malgré une possible rallonge
Les données financières de ce rapport ne prennent pas en compte la rallonge possible de 25 millions d’euros dont pourrait bénéficier le groupe, après un amendement adopté la semaine dernière (Les Échos du 21 octobre). Toutefois, selon nos informations, même avec ce coup de pouce, le plan d’économies initial serait maintenu afin d’arriver à l’équilibre dès 2016 et de se maintenir dans le vert ensuite, tout en continuant d’investir. Le groupe passe toute son organisation au peigne fin. Il examine notamment tous les contrats de prestation pour des renégociations. Si la mesure est avant tout symbolique, les frais des dirigeants font aussi l’objet d’un tour de vis (lire ci-dessous).