Embrayant sur les principaux médias internationaux (le New York Times, Le Monde, le Washington Post, El Pais, Le Soir, le Guardian...), les médias nationaux secondaires s’engouffrent dans la brèche et augmentent le tam-tam médiatique, y allant de leur mimétisme rythmique.
Quant à la « puissance de la société civile »... comme si les grands médias, dépendants des grandes banques, pouvaient dénoncer le système qui les fait vivre...
France Info, c’est le premier média français d’info continue, bien avant les télés du même nom, I-Télé et LCI, cette dernière passant en gratuit sur la TNT. Pour le plus grand malheur de BFM-TV, qui va devoir renoncer à pas mal de pub... France Info, on le voit, ne fait que relayer la parole dominante, sans mettre un instant en doute ce qui pourrait être la première manipulation massive mondiale de l’information. On avait déjà eu des Timisoara, des Wikileaks douteux, mais là, on est carrément dans l’opération Overlord. Des milliers de bateaux, de tous les tonnages possibles, transportent la grande nouvelle, celle du grand renversement du Vice en Vertu, du Mal en Bien.
- 6 juin 1944, petit matin, les défenses côtières allemandes de Normandie découvrent une armada de 5 000 navires, transportant 160 000 hommes
Nous avons montré que dans la première salve destinée au public, les noms jetés en pâture arrangeaient à la fois l’Empire, et ses dépendances nationales. Pour la France, le journal Le Monde mène la danse, et règle ses comptes avec ses adversaires idéologiques principaux, qui n’ont jamais changé : Poutine, Assad, et la dynastie Le Pen. Aujourd’hui, au lendemain de la campagne de com baptisée Panama Papers, voici que le concert des médias, dans un bel ensemble choral, met sur la table les relations financières louches du Front national.
La charge serait acceptable si nous avions enfin les montants exacts des donations du régime de Kadhafi à l’entourage de Nicolas Sarkozy, en 2011, avant la destruction de la Libye et la campagne présidentielle française. Si nous avions un regard, comme il en existe en plomberie, sur les flux financiers mondiaux opaques venant des grandes banques d’affaires, et leur influence sur les États, leurs dirigeants, leurs politiques.
Mais rien de tout ça, que du Messi et du Platini, avec une poignée de politiciens du tiers-monde (comprendre le monde non occidental). En ce qui concerne Platini, une petite remarque en passant : les gains des joueurs de foot des années 1970 et 1980 ne sont rien par rapport aux gains fabuleux des joueurs actuels. Platini, qui a illuminé le jeu de la France, et donc le drapeau national, pendant des années, qu’y a-t-il de choquant à ce qu’il gagne un peu d’argent plus tard ? Ah, oui, le fisc. C’est vrai que c’est pas bien de pas payer d’impôts sur ses grosses rentrées financières.
Le cas Platini nous rappelle celui du guitariste de rock Chuck Berry, le pondeur de tubes et de standards des années 50, qui s’était fait entuber par ses producteurs et labels successifs, et qui n’avait gagné de l’argent qu’en toute fin de carrière, à l’âge où les fonctionnaires français partent à la retraite. Il était alors devenu greedy, avide, disait-on dans le milieu. Il s’arrêtait soudain de jouer en plein show, négociait en coulisses avec les organisateurs du concert, pressés par les hurlements de la salle, prenait une liasse de dollars (20 à 30 000) en plus, et revenait sur scène...
Moralité : il ne faut pas se tromper d’escrocs.
La chronique comique de France info est là :