Deux études scientifiques viennent de démontrer la nocivité des néonicotinoïdes sur les abeilles, alors que les ruches connaissent ce printemps une mortalité impressionnante. Quels sont ces produits au nom compliqué ? Des insecticides nouvelle génération. Enquête sur ces molécules dangereuses qui continuent à être déversées dans la nature.
Bambi, Equinoxe, Cruiser, Gaucho, Poncho, Confidor, Proteus : autant de produits phytosanitaires comprenant des molécules néonicotinoïdes aux noms tout aussi barbares (acétamipride, clothianidine, dinoturéfane, imidaclopride, nitempyrane, thiaclopride et thiaméthoxane). Ils visent à éliminer des insectes dits « ravageurs » qui menacent les cultures agricoles. Inodores, insipides, invisibles, on en retrouve un peu partout dans la nature, et dans nos assiettes à faible dose.
Ces sept molécules néonicotinoïdes entrent aujourd’hui dans la composition d’une dizaine d’insecticides, eux-mêmes dérivés en plusieurs formulations. Ces molécules agissent sur le système nerveux des invertébrés et entraînent leur paralysie jusqu’à la mort. La première d’entre elles a été découverte au début des années 1990 et la mise sur le marché a commencé en 1994. Depuis, elles ont rencontré un fort succès, au point de représenter aujourd’hui plus de 40 % des insecticides vendus dans le monde chaque année.
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Illustration : manifestation contre l’usage des insecticides néonicotinoïdes le 1er avril 2014 à Paris.