« Formez le carré ! », criaient les sous-officiers aux unités d’infanterie de la Grande Armée lorsqu’elles étaient menacées par des attaques de cavalerie. Il fallait rapprocher les soldats, boucher les trous formés par les blessés et les morts, et continuer à avancer, coûte que coûte, sous la mitraille et l’artillerie. Par le fer quand le feu manque...
250 Français et des centaines de blessés ont été victimes du terrorisme « aveugle » – ou sans tête – en France depuis 2012. Ils ne doivent pas être tombés pour rien. Au lieu de lancer des « Je Suis Charlie », « Je Suis Bataclan » ou des « Je Suis Nice », en attendant d’autres lieux et d’autres villes, considérons, comme nous le demande gentiment notre Premier sioniste Manuel Valls, que nous sommes en guerre. Sauf que l’ennemi se dérobe, qu’il n’est pas visible, et qu’il est visiblement parmi nous.
Des hiérarques du FN ont immédiatement parlé de la « cinquième colonne » le soir de la tuerie de Nice. Eux pensaient en bloc aux djihadistes, aux islamistes, aux musulmans et aux Arabes. Cela correspond à leur programme politique. La réponse est simple, elle réside dans les banlieues, les cités, les quartiers, les HLM. Remigration & ratonnade sont les deux concepts qui montent, du côté des supersécuritaires.
À droite, en allant vers le centre, on est moins catégorique, mais on tend à penser pareil, au fur et à mesure que les morts s’entassent : la France est victime de sa politique d’immigration massive et incontrôlée depuis un demi-siècle. On incrimine les socialistes et leur irresponsabilité, ou leur calcul cynique, basé sur l’équation simple : une naturalisation égale une voix pour la gauche. Une droite soutenue sans honte par les intellectuels ex-immigrationnistes qui ont retourné leur veste.
À gauche, ou ce qu’on appelle abusivement « la gauche », incarnée grossièrement par le Parti socialiste, on a bien envie, sous la pression populaire qui assiste impuissante à ces « prélèvements » aléatoires en son sein, de taper sur les immigrés, mais c’est leur dernière chance d’être réélus. Alors on invoque du bout des lèvres les « droits de l’homme », le « pas d’amalgame » sans y croire une seconde, et surtout, on tombe à bras raccourcis sur les « fascistes » qui demandent des actes du type « fermer les frontières », « enfermer les fichés S », etc.
Mais ce camp se scinde, avec l’apparition d’une branche du socialisme français qui ne résiste pas à l’appel du libéral-sionisme (on ne vous refait pas les déclarations de tous les ministres d’État qui passeraient pour de la haute trahison dans un pays normal, elles sont sans ambiguïté), avec ses solutions toutes faites : loi contre la liberté d’expression dite loi Renseignement, surveillance accrue de l’Internet non aligné, sionisme assumé en politique extérieure, acceptation de la pénétration commerciale US en Europe, corruption par les pétrodollars (à double tranchant, c’est le cas de le dire) des monarchies du Golfe, destruction des lois sociales qui gênent le profit des multinationales et du grand patronat (loi Travail).
Enfin, plus à gauche, les derniers bataillons communistes emmenés par le charismatique Pierre Laurent et les gauchistes du général fort-en-gueule Mélenchon sont en train de peser leur soutien à l’immigrationnisme et à l’internationalisme humaniste. Pour ce qui est de l’européisme, qui englobe l’euro à l’origine de la casse des nations et de son industrie, le sujet est déjà réglé. On sent une petite poussée nationaliste et une marginalisation des derniers soutiens de SOS Racisme et autres communautarismes destructeurs. C’est ça ou la disparition pure et simple de cette espèce politique.
Les chocs successifs des tueries orientent donc tout l’éventail politique français vers la droite, ou plutôt la droite nationale. L’extrême gauche – trotskistes mis à part – remet en cause son dogme immigrationniste, la gauche socialiste se brise en deux tendances, dont l’une est carrément pro-israélienne, la droite redécouvre le patriotisme, qui avait été séduit puis réduit sous Sarkozy, et la droite nationale compte les points, en durcissant ses positions contre l’islam, sans aller plus loin dans l’analyse.
À l’arrivée, rien ne change, les tueries continuent, et l’ennemi réel qui se cache derrière le masque Daech n’est toujours pas nommé par ces représentations politiques. Plus personne de sérieux ne croit le président de la République et ses sous-fifres lorsqu’ils annoncent avoir bombardé des fiefs de Daech en Syrie ou en Irak. La somme de mensonges dans le domaine est telle depuis quatre ans que la parole officielle a perdu toute crédibilité, surtout en matière de politique extérieure. L’exemple ultime étant le pitoyable Fabius, parrain stupéfiant de la faction terroriste al-Nosra, au mieux un idiot utile, au pire un traître à la nation.
La France, guidée par des imbéciles et des traîtres, doit donc se débrouiller toute seule.
Il n’est pas loin le moment où nos officiels ne pourront plus se déplacer sur les lieux d’attentats, tant la colère populaire les menacera, et physiquement. Ce n’est pas un désir malin de notre part, ni une prédiction en l’air : les événements niçois l’ont prouvé. Nos responsables sont cent fois plus protégés que les Français, qui n’ont pas la chance d’appartenir à l’une ou l’autre des communautés intouchables. D’ailleurs, nos hommes politiques semblent plus craindre la colère du peuple que les kalachnikovs de Daech…
Ils se barricadent et se surprotègent alors que curieusement, ils ne semblent pas visés. Ce sont pourtant eux qui donnent les ordres de bombardement au Proche-Orient. Qui est, rappelons-le, la raison officielle de la campagne terroriste qui ensanglante la France. Une raison qui ne tient pas sous le bombardement des faits : pourquoi, dans le cas où notre politique extérieure serait responsable des tueries sur le sol français, nos officiels ne sont-ils pas visés au premier chef ? Voilà qui serait du terrorisme. Enfin, pourquoi continuent-ils à bombarder là-bas, quand des Français le payent de leur vie ici ? Tout est aberrant, tant dans les discours que dans les actes d’en haut.
Il reste aux Français à former le carré, à se ressouder sous les coups, car chaque coup reçu est une tentative qui vise à briser la solidarité nationale. Il nous faut refermer les brèches, cicatriser plus vite que les coups ne pleuvent, en retirant toute confiance à nos généraux, cette clique au pouvoir prisonnière d’une néfaste influence. L’autogestion, la reconstruction politico-médiatique, ce n’est pas un mirage de Grand Soir qui s’éloigne chaque jour, c’est ici et maintenant.