À l’approche du premier grand colloque de Fils de France intitulé « Vers un islam français » – samedi 27 octobre au Sénat –, il semble important de rappeler à notre public que le chemin des musulmans patriotes a été, est et sera parsemé d’embûches.
Pourquoi ? Parce que ce qui nous est acquis sur le papier ne l’est pas encore dans les esprits ni dans les mœurs. En effet, si cet avènement d’un islam authentiquement français est très naturellement souhaité par nombre de jeunes musulmans français, il demeure pour certains suspect, voire incompatible avec la République française. Ou avec la religion musulmane. C’est selon.
Ainsi, musulmans déclarés aimant la France, notre pays à tous, on nous accuse :
• à l’extrême gauche : d’être des « collabeurs », ou des « sionistes liés au CRIF » ;
• au CRIF : d’être « vendus à l’extrême droite » ;
• à l’extrême droite : d’être un « sous-marin islamiste » ;
• chez les religieux : d’être « vendus à la laïcité militante » ;
• et chez les laïcs : d’être des « suppôts de l’islamisme ».
Bref, un inventaire à la Prévert où chacun, d’où qu’il se place, fait de nous son meilleur ennemi.
Il faut se faire une raison : on ne peut pas plaire, ni être reconnu et encore moins être compris par tout le monde. Le savoir, l’accepter, et se battre pour exister est pour nous un gage de rectitude, pour le pays, le propre d’une saine démocratie.
Fils de France surprend, suscite l’intérêt, et c’est une très bonne chose.
Comme le loup du conte qui cachait ses grandes dents sous un bonnet de dentelle, on nous croit terroristes ou fascistes sous la barbe. Nous sommes simplement Français, musulmans et patriotes. Nous épousons un processus historique classique suivant une vague migratoire : celui de l’acculturation. Fils de France suit son chemin de façon réfléchie, ancré dans un objectif clair : participer à l’union des Français au-delà de leur religion et de leur appartenance ethnique.
Berrichon, j’ai fait mienne la devise d’un berruyer célèbre : Étienne François Sallé de Chou, député du tiers état siégeant pour le Berry aux états-généraux de 1789. Cette devise, c’est « Bien faire et laisser dire ». À dater d’aujourd’hui, elle sera aussi celle des Fils de France !
Camel Bechikh
Président de Fils de France
Le 22 octobre 2012