L’émir du Qatar, le cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, est arrivé mardi dans la bande de Gaza malgré le blocus diplomatique de ce territoire contrôlé par des islamistes.
Il s’agit du premier chef d’Etat étranger à visiter la bande de Gaza depuis l’arrivée du Hamas au pouvoir dans cette enclave palestinienne en été 2007. Qualifié d’organisation terroriste en Israël et en Occident, le Hamas est considéré comme un mouvement séparatiste par les dirigeants de l’Autorité palestinienne.
Au poste-frontière de Rafah, l’émir et son épouse ont été accueillis par le premier ministre gazaoui Ismaïl Haniyeh et par d’autres responsables islamistes. Il est à noter que tous les officiels étrangers ayant visité Gaza jusqu’à présent, dont des ministres européens des Affaires étrangères et le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, ont ostensiblement évité tout contact avec les chefs du Hamas.
"Cette visite nous permet d’annoncer officiellement la rupture du blocus politique et économique imposé par les forces du mal en vue de briser notre volonté et notre fermeté", a déclaré M. Haniyeh. Et d’ajouter que la "visite historique" de l’émir qatarien symbolisait la "victoire sur le blocus".
Le monarque, qui passera quelques heures à Gaza, donnera le coup d’envoi à des projets infrastructurels d’un montant de 250 000 000 dollars dont le Qatar a fait don à l’enclave palestinienne.
L’arrivée du Hamas dans la bande de Gaza, où il a évincé les partisans du leader palestinien Mahmoud Abbas, a placé ce territoire dans un état d’isolement économique et politique, y compris au sein du monde arabe.