Ça devait arriver, après des années de provocations : la sanction est tombée, tranchante. À force de défendre la Palestine et les Palestiniens, le musicien Roger Waters a signé son arrêt de mort médiatique.
Il a été accusé d’antisémitisme – ce qui vaut condamnation immédiate puisqu’on est sur une nouveauté juridique, le concept d’accusation-condamnation, ou accumnation – par une plume de Franc-Tireur, le journal de droite juive sans lecteurs (ils en sont réduits à s’acheter de la pub sur Twitter) qui se cache derrière le nom des résistants français de 1940. Voici l’acte d’accumnation :
Mon portrait qui fâche de Roger Waters dans @franctireurmag, sur scène à Bercy aujourd’hui. Poutinophile et admirateur de Xi, il est surtout un antisém… oops antisioniste obsessionnel, incarnant ce que les anglais appellent la « gauche régressive » ! https://t.co/yxN94L9KxL
— Simone Rodan-Benzaquen (@srodan) May 3, 2023
Pour autant, Roger n’est pas en prison parce que 1, il n’est pas palestinien, et 2, il n’a pas enfreint la loi. Défendre la Palestine n’est pas considéré comme un délit, et encore moins un crime, sauf dans nos médias, bien sûr. En revanche, assassiner des Palestiniens et occuper leur pays, malgré les résolutions de l’ONU, semble être décriminalisé.
Justement, un des chefs du Jihad islamique, embastillé depuis longtemps par les autorités juives, vient de mourir en prison, où il avait décidé de ne plus s’alimenter pour protester contre ses conditions de détention.
L’administration pénitentiaire israélienne a annoncé, dans un communiqué, la mort d’un prisonnier affilié au Jihad islamique, « retrouvé inconscient dans sa cellule » puis hospitalisé. Le Jihad islamique et le Club des prisonniers palestiniens, association de défense des droits des Palestiniens détenus par Israël, ont confirmé à l’AFP la mort de Khader Adnane à l’âge de 45 ans.
Pour ce qui concerne Roger, l’acte d’accumnation étant payant, il ne reste que l’intro, dont cette phrase :
En trente ans, Waters est passé d’exigeant à intransigeant, d’égotique à pervers narcissique, d’irascible à haineux. Toutes choses que le public semble avoir comprises.
Sur le dernier point, il y a débat : les concerts de Roger Waters sont pleins à craquer. On se demande de quel public madame Benzaquen (pas celle de La Vérité si je mens mais de l’AJC France et Europe) parle. Du public de Franc-Tireur ? Des lecteurs du très perturbé Raphaël Enthoven et du très achetable Rudy Reichstadt ?
Franc-Tireur, c’est l’oligarque Denis Olivennes qui en parle le mieux :
Dans la série, « je vous prends pour des cons ». Rudy écrit régulièrement dans Franc-Tireur, un magazine (enfin un torchon) qui appartient à @CMIMediaFrance, dont le président du conseil de surveillance n’est autre que… Denis Olivennes. 60000 balles, c’est des moyens dérisoires ? https://t.co/s5nX3lLmG8
— LaRem Desivir (@laremdesevir) April 29, 2023
La presse écrite, c’est comme la presse en ligne : il y a celle qui a des lecteurs, et celle qui a des sponsors. L’une est populaire, l’autre pas.
Ne manquez pas le portrait de Franc-Tireur dans le Financement associatif de la Rédaction !