Le président turc Recep Tayyip Erdogan a comparé vendredi [18 mai 2018] le sort des Palestiniens de Gaza à celui des Juifs sous les nazis à l’ouverture d’un sommet des dirigeants musulmans qui devrait condamner l’État hébreu à la suite du bain de sang dans l’enclave palestinienne. « Il n’y a pas de différence entre les atrocités subies par le peuple juif en Europe il y a 75 ans et la brutalité dont souffrent nos frères à Gaza », a lancé le président turc, qui tire à boulets rouges sur Israël et son Premier ministre Benjamin Netanyahu depuis ce bain de sang, dans son discours d’ouverture.
Il a accusé les dirigeants « d’un peuple qui a subi toutes sortes de tortures dans les camps de concentration durant la Seconde Guerre mondiale » d’attaquer les Palestiniens « en usant de méthodes similaires à celles des nazis ». Avant d’ouvrir le sommet, Recep Tayyip Erdogan avait reconnu en haranguant des milliers de manifestants rassemblés dans le centre d’Istanbul pour apporter leur soutien aux Palestiniens, que le monde musulman avait « échoué dans le test de Jérusalem », n’ayant pas réussi à empêcher le transfert de l’ambassade américaine vers la ville sainte depuis Tel Aviv. « Les violations commises (par Israël) à Jérusalem et en Palestine s’expliquent par les divisions et les différends entre les musulmans eux-mêmes », a-t-il ajouté. « Nous devons nous sacrifier pour défendre nos lieux saints. Si nous devions nous unir, Israël ne pourrait pas poursuivre ses violations », a-t-il encore dit.
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Lors de la manifestation de soutien aux Palestiniens, son Premier ministre Binali Yildirim avait pour sa part accusé Israël « d’’imiter Hitler et Mussolini ».
Le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah, présent à Istanbul pour participer au sommet de l’OCI, s’est aussi adressé à la foule. Il a accusé l’administration américaine de chercher à « provoquer un conflit religieux dans la région » en transférant son ambassade en Israël à Jérusalem.
L’intervention d’« une force de protection internationale » demandée
Le communiqué final qui sera publié à l’issue du sommet appelle notamment à envoyer « une force de protection internationale » dans les Territoires palestiniens et « condamne les actions criminelles des forces israéliennes contre les civils désarmés » dans la bande de Gaza, a appris l’AFP auprès de participants. Le texte accuse en outre l’administration américaine « de soutenir les crimes d’Israël, y compris en le protégeant au Conseil de sécurité de l’ONU ». Il appelle aussi l’ONU à mettre sur pied « une commission d’enquête internationale » pour faire la lumière sur le bain de sang de Gaza.