Alors que la gauche a condamné la répression israélienne de manifestants palestiniens qui a fait des dizaines de morts à Gaza, Marine Le Pen a apporté une analyse différente, estimant qu’Israël avait fait respecter la sécurité de ses frontières.
Interrogée par LCP ce 15 mai au sujet de la mort de 59 Palestiniens tués par des tirs israéliens au cours d’une manifestation tenue la veille dans la bande de Gaza, Marine Le Pen s’est refusée à condamner l’État hébreu.
« Israël a envoyé un message clair sur l’inviolabilité de sa frontière : on peut le juger excessivement, inutilement brutal, mais c’est un message clair. » @LCP #QAG #DirectAN
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 15 mai 2018
« Si chacun peut évidemment déplorer le nombre important de morts palestiniens, on ne peut pas ne pas constater qu’il y a un message, là aussi, de la part d’Israël », a-t-elle déclaré. « Un message que certains trouveront inutilement excessif, peut-être inutilement brutal, mais qui est un message clair : ils ne transigeront pas sur la sécurité de leurs frontières », a-t-elle ajouté.
La chef de file du mouvement frontiste a en revanche déploré l’utilisation par les manifestants palestiniens d’une « méthode [...] qui consiste à emmener dans des manifestions, où on sait qu’il va y avoir des violences, et même des violences importantes, des femmes et des enfants ».
Par ailleurs, elle a critiqué la position du président de la République qui a condamné « les violences des forces armées israéliennes contre les manifestants ». Il s’agit selon elle, d’une position « étrangement très unilatérale » qui « méritait d’être plus équilibrée ».
Quelques heures auparavant, le vice-président du parti Louis Aliot, avait également justifié l’action israélienne. Le député FN des Pyrénées-Orientales a estimé sur les ondes de Sud Radio qu’Israël avait « défendu [sa] frontière » face au Hamas qu’il accuse d’avoir « poussé les masses palestiniennes à franchir la frontière ».
Radicalement différente, la réaction de Jean-Marie Le Pen témoigne à nouveau, si besoin était, d’une ligne de fracture idéologique entre le fondateur du parti et son actuelle présidente. « À Gaza, les médias parlent d’affrontements entre Palestiniens et Israéliens mais les dizaines de morts et les centaines de blessés sont tous Palestiniens. Il faut que cesse ce massacre ! » a écrit le père de Marine Le Pen dans un tweet.
À Gaza, les médias parlent d’affrontements entre Palestiniens et Israéliens mais les dizaines de morts et les centaines de blessés sont tous Palestiniens. Il faut que cesse ce massacre !
— Jean-Marie Le Pen (@lepenjm) 14 mai 2018
La veille, plusieurs personnalités politiques, majoritairement de gauche, avaient fermement condamné l’agression israélienne. Parmi elles, figurait Jean-Luc Mélenchon qui avait alors exigé la convocation à l’Élysée de l’ambassadeur israélien à Paris.