« Israël a annoncé, vendredi [27 juillet 2018], la construction de centaines de nouveaux logements dans une colonie de Cisjordanie occupée, en représailles à une attaque palestinienne qui a coûté la vie à un Israélien dans cette implantation. » (Source : France 24)
Jeudi 26 juillet 2018 au soir, un jeune Palestinien de 17 ans a réussi à s’infiltrer dans une colonie israélienne illégale et a tué un homme au couteau. France 24 cite même le nom de la victime, Yotam Ovadia. Le Palestinien, lui, n’a pas de nom. De toute façon il a été abattu par les soldats israéliens.
Le lendemain matin, le village de l’assaillant – on a le choix entre « terroriste » ou « résistant » – a subi un raid, ses proches ont subi un interrogatoire et ont perdu leur permis de travail. Autant dire que le cycle résistance-représailles va se poursuivre, pour le plus grand bénéfice du pouvoir militaro-religieux israélien.
Tout est bon pour coloniser !
Désormais, on connaît le tarif : une attaque, 400 logements. Où l’on voit bien comment les victimes israéliennes sont exploitées pour l’avancement du projet du Grand Israël. C’est le même principe avec la Shoah qui sert (de moins en moins) d’avantage moral aux Israéliens pour violer les lois internationales, ou avec les victimes du terrorisme en France, chaque victime juive (beaucoup plus égale que les autres) étant un clou planté dans le cercueil de la résistance française à la colonisation sioniste.
Le dernier exemple en date, c’est l’exploitation de la mort de Mireille Knoll, mise sur le même plan que les victimes du nazisme lors de la Seconde Guerre mondiale. Une véritable pathologie de la victimisation, surtout quand on sait que l’assassin n’avait pas toute sa tête. Mais cela ne fait rien : une victime juive est une victime juive, et le monde est coupable. Ce que Jacques Attali serine avec la dette du monde envers le peuple juif. Dans la droite ligne de ce délire, mais avec une rouerie consommée, le dingo à la tête du ministère de la Défense – on devrait plutôt dire de l’Agression – transforme les morts en colonies. Du grand art !
« “La meilleure réponse au terrorisme est le renforcement des implantations”, a affirmé sur Twitter, vendredi 27 juillet, le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, en annonçant la construction de 400 logements dans la colonie d’Adam. »
Si l’on poursuit cette logique, on pourrait aller jusqu’à lier les deux shoah, la shoah d’aujourd’hui (les Israéliens tués dans la guerre avec la Palestine) et la shoah d’hier, pourtant terminée depuis 73 ans. La shoah est devenue un nom commun synonyme d’outil politique, de carte coupe-file, de chèque en blanc dont les gouvernements israéliens successifs usent et abusent. Au besoin, ils sont capables de fabriquer des « victimes » juives pour déclencher leurs représailles, cet euphémisme pour agression programmée, représailles sous forme de bombardements ou de constructions, le tout constituant un viol massif des lois internationales. Dans le monde du mensonge et de la manipulation, tout est possible.
Voici ce que l’on pourrait entendre un jour (c’est de nous) :
« En représailles à la shoah (d’hier ou d’aujourd’hui), Netanyahou ordonne la construction de 500 000 logements en Cisjordanie, la solution finale du ghetto de Gaza, l’annexion du sud de la Syrie, de la moitié du Liban, du nord pétrolier de l’Irak, de la côte stratégique du Yémen, des champs pétrolifères d’Arabie, ainsi que la vitrification thermonucléaire de l’Iran. »
Cela paraît délirant, mais à chaque avancée israélienne, et donc à chaque recul du droit international, la possibilité augmente de tels bouleversements.