Le Figaro du 31 août 2018 a fait le portrait de Matteo Salvini, « le trublion italien qui veut dynamiter l’Europe ». Effectivement, en haut lieu, c’est-à-dire à Bruxelles, Salvini énerve. Il excède, même. Moscovici, le commissaire politique européiste, est monté au créneau après l’été très anti-migratoire et les critiques du ministre de l’Intérieur italien.
« Pierre Moscovici ne décolère pas. Selon les informations du Canard enchaîné, le commissaire européen aux Affaires économiques n’a pas apprécié les commentaires acerbes du ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini contre l’Europe, suite à l’effondrement du viaduc de Gênes. “L’Italie a été le seul pays autorisé à dévier de ses cibles budgétaires pour financer ses investissements d’infrastructures, et très significativement”, indique au Canard enchaîné Pierre Moscovici. » (Valeurs actuelles)
« À quelques semaines du début des réjouissances, Bruxelles en est réduite à fixer les lignes rouges. “J’encourage le gouvernement à agir de manière à ce que la mise en œuvre du budget soit prudente et respectueuse des engagements de l’Italie, afin de minimiser le risque de dérive des comptes publics”, mettait encore en garde vendredi le commissaire Pierre Moscovici, en appelant Rome à consentir “un effort structurel important”. Dans les couloirs de la Commission, on ne se fait gère d’illusion. “Salvini va faire le budget qu’il veut et nous mettre devant sa difficulté”, lâche-t-on désabusé. »
Ainsi, malgré ce que la presse dominante raconte, on peut résister au diktat budgétaire de l’Union européenne. Un pays peut faire non pas ce qu’il veut – au détriment des autres – mais ce qui correspond à ses intérêts. Salvini a ouvert une brèche dans la forteresse, il est possible que d’autres s’y engouffrent.
« Les migrants d’un côté. Les budgets italien et européen de l’autre. Matteo Salvini chamboule l’Union, modifie les usages. “C’est un animal nouveau chez les populistes de droite. Nous avions la Pologne, la Hongrie… C’était plus loin. Cette fois, ce qui change, c’est que l’Italie est un pays fondateur”, s’inquiète le bras droit d’un commissaire qui n’en finit pas de voir Salvini prendre du poids. “Il est le vrai Premier ministre et ça il faut qu’on l’intègre… Il prend beaucoup de place en Italie et il prend beaucoup de place en Europe”. Jusqu’à contrarier les ambitions du “progressiste” Emmanuel Macron. »
Révolte des nations contre gouvernance globale
L’objectif de Salvini serait de créer un front anti-migrants en Europe, une sorte de Ligue des Ligues et en cela il peut compter sur le Hongrois Orban et l’Autrichien Kurz. Mais Salvini vise le RN de Marine Le Pen. Cependant, les choses ne sont pas aussi simples en politique : Le Figaro rappelle que les Hongrois bénéficient de fonds européens tandis que les Italiens sont contributeurs. Et Orban appartient au PPE (le Parti populaire européen) d’Angela Merkel, qui fait la pluie et le beau temps en matière d’emploi dans les pays du bloc de Visegrad...
En tous les cas, les élections européennes de 2019, qui auront lieu le 26 mai en France, vont voir s’affronter les représentants des deux idéologies qui s’opposent aujourd’hui dans l’UE et dans les pays de l’Union : Macron et Salvini. Si les commissaires politiques de Bruxelles commencent à freiner sur l’immigration massive, ce n’est pas pour faire plaisir aux peuples qui la reçoivent, mais bien pour ne pas perdre leurs postes et leurs prébendes !
Cela dit, les commissaires importants qui font l’UE ne sont pas éligibles : les députés européens, qui seront élus l’année prochaine, ont moins de pouvoir que les inamovibles membres de la Commission européenne.
Là aussi, les peuples ont été l’objet d’un tour de bonneteau antidémocratique : le Parlement, c’est pour les gogos ; la Commission, ce sont les affaires sérieuses. Et ses 28 membres ne sont pas élus mais nommés par les chefs d’États membres... Actuellement, c’est le Luxembourgeois Juncker qui mène la danse, et ce représentant de l’oligarchie économico-financière a la haute main sur le marché intérieur, la monnaie unique, et surtout, l’union douanière.
Pour résumer, la Banque ouvre les frontières, ouvre les vannes de l’immigration sur les peuples qui grognent contre le libéralisme, c’est-à-dire le profit. Elle est pas belle, la démocratie européenne ?
Et Salvini ne s’arrête pas en si bon chemin. Medias-presse.info raconte la dernière du trublion de l’UE.
La Ligue propose de taxer les transferts d’argent des migrants
afin d’aider des familles italiennes
La Ligue du Nord entend bien utiliser sa participation au gouvernement pour défendre la famille « fondée sur le mariage entre un homme et une femme », parce que c’est la seule qui « protège et garantit le rôle social de l’éducation des enfants » grâce aux « figures parentales du père et de la mère ».
La Ligue a aussi l’intention de promouvoir la natalité. Parmi les projets défendus par la Ligue : écoles maternelles gratuites, aide à l’acquisition du premier logement de la famille, etc.
Et la Ligue met sa politique familiale en conformité avec sa politique visant à mettre fin à l’immigration : les aides aux familles proposées par la Ligue seront réservées aux « citoyens italiens ou d’autres pays membres de l’UE formant une famille ».
D’ailleurs, pour financer une « allocation de soin et de garde pour soutenir les familles dans les dépenses nécessaires comme la prise d’une babysitter », la Ligue propose de taxer les transferts d’argent effectués par les immigrés extra-européens en instaurant « un droit de timbre sur les transferts d’argent effectués par les agences agréées vers l’étranger » et de prélever 3% sur le montant « transféré à chaque transaction individuelle ayant un montant minimum de 5 euros ».