L’enquête de la chercheuse Hélène Le Bail, rendue publique jeudi, montre que la diminution du nombre de clients contraint les prostituées à baisser leurs tarifs et à se mettre en danger.
Le constat est cinglant : « La loi sur la prostitution met en difficulté les personnes qu’elle était censée protéger mieux », résume Hélène Le Bail, chercheuse au CNRS et au Centre de recherches internationales de sciences (CERI). Cette dernière a effectué, depuis le vote de la loi le 13 avril 2016 et pour le compte d’une douzaine d’associations, une enquête fouillée auprès des personnes prostituées, rendue publique jeudi 12 avril.
Ces associations – parmi lesquelles Médecins du monde, les Amis du bus des femmes, le planning familial, le Syndicat des travailleurs du sexe (Strass) – ont toujours été opposées au texte, en particulier à la pénalisation des clients, redoutant ses conséquences. « Nous sommes partis sur des hypothèses d’impacts négatifs de la loi sur la santé et la sécurité des personnes, rapporte Hélène Le Bail, elle-même bénévole à Médecins du monde. Ces hypothèses se sont malheureusement confirmées. La réalité va même au-delà. »
Au total, soixante-dix entretiens individuels ont été menés, trente-huit personnes supplémentaires ont été interrogées au cours de réunions ciblées, une enquête quantitative a permis de recueillir l’opinion de 583 personnes prostituées et vingt-cinq associations ont été interrogées. Un échantillon non représentatif, mais significatif, en particulier pour une population qu’il n’est pas facile de contacter.
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Réécouter la participation d’Alain Soral au débat « Faut-il interdire la prostitution ? », enregistrée sur Radio France Internationale le 30 Décembre 2011 :