Affirmant que « l’opinion n’est pas un objectif en soi », Emmanuel Macron promet qu’il va « expliquer et oui, aller au bout » de la réforme de la SNCF. Jugée « indispensable » cette transformation a selon lui été retardée trop longtemps par une « hypocrisie collective », depuis 20 ans, par « toutes les majorités confondues ».
« Je demande des efforts à un peu tout le monde pour construire le chemin de fer de demain », exhorte le chef de l’État, estimant que les usagers ont déjà apporté leur contribution puisqu’ils « ont payé » à travers l’augmentation des prix.
Après avoir « garanti absolument » que la SNCF restera une entreprise publique « à 100% de capitaux d’États », il s’est engagé à inscrire cette promesse « dans la loi ». Interrogé sur l’éventuel rachat de la dette de la SNCF, Emmanuel Macron a annoncé que l’État ne pouvait « pas porter 50 milliards », il a annoncé la dette sera « pour partie progressivement reprise », et que des ajustements seront ensuite faits à mesure que les réformes avanceront. Il a également assuré que l’État allait « investir 10 millions d’euros par jour », et n’a pas exclu que de nouvelles lignes soient éventuellement ouvertes.
Enfin, évoquant la fin du statut des cheminots, il s’est défendu de tout « mépris » à l’égard de cette profession, rappelant que c’était celle de son grand-père. « Je ne partage pas ceux qui voudraient opposer les usagers et le cheminots, on ne fait pas avancer le pays en opposant les uns aux autres », a-t-il martelé, recadrant ainsi Christophe Castaner qui les avait qualifiés de « privilégiés ». « Tous les cheminots aujourd’hui en emploi resteront sous le statut », a-t-il assuré, refusant toutefois d’embaucher « les jeunes de 25 ans » aux mêmes conditions que leurs aînés. « Il ne faut pas de mensonges ou de fausses peur. (…) J’appelle au calme. La bonne réponse n’est pas d’arrêter la réforme mais de la faire ensemble », a-t-il conclu, en s’adressant aux syndicats qu’ils « respecte » et qui « ont leur place ».