C’est avec encore des tremblements dans les mains que nous saisissons ces quelques lignes. Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, heureusement renouvelé dans son office par notre président tout puissant, a été en effet victime hier lundi 30 mai au soir d’une abominable agression près de la gare d’Ermont (Val-d’Oise) vers 18h30. Un individu dangereux, fiché S d’extrême droite, « l’a insulté ». Il a aussitôt « été écarté par le service de sécurité et interpellé par la police du Val-d’Oise qui était non loin ».
Le dangereux terroriste a crié en direction du ministre des insultes comme « escroc de la justice », ce qui présente une danger très sérieux, même si toutefois il n’a pas « proféré de menaces directes ». Pire, une fois arrêté, l’homme a été trouvé porteur d’un « petit couteau suisse », qu’il n’a certes « pas exhibé et dont il n’a pas fait usage ».
L’ancienne parlementaire Naïma Moutchou que le garde des Sceaux était venu soutenir a cependant courageusement rappelé que « nous ne cèderons pas aux intimidations ».
Nous exagérons à peine l’article du Figaro que nos lecteurs trouveront en suivant ce lien. La presse doit sans cesse soutenir la thèse d’un terrorisme d’extrême droite ou d’un agenda complotiste, comme pour établir un équilibre avec le vrai terrorisme, celui qui tue et décapite, mais aussi le faux, celui que le système organise lui-même (le « make it happen » des anglophones) ou pour le moins qu’il laisse faire (« let it happen »). Et cela pour pouvoir justifier toute dissolution arbitraire future ou toute répression illégitime que le pouvoir entend réaliser au gré de ses humeurs ou de son propre calendrier.
Mais si nous ne sommes pas dupes de notre côté, de nombreux Français retiendront le bruit sourd d’un risque terroriste d’extrême droite fantasmé et cela suffira à anesthésier toute critique lorsque demain on viendra chercher leur voisin ayant la mauvaise idée de refuser le vaccin ou de s’interroger sur la cause réelle de certains de nos maux. Et, la désormais célèbre fenêtre d’Overton se déplaçant doucement mais sûrement, c’est eux que l’on viendra chercher ensuite. Mais alors il ne restera plus personne pour les défendre.