Le Brésil, l’Argentine, le Chili ou encore le Mexique ne reconnaissent pas l’Assemblée constituante récemment élue. L’ONU dénonce de son côté un « usage excessif de la force ».
Le Venezuela a reçu mardi un coup de semonce de l’ONU dénonçant « un usage excessif de la force » lors des manifestations hostiles au président Nicolas Maduro, et de 12 pays d’Amérique condamnant une « rupture de l’ordre démocratique ». Réunis à Lima, ces 12 pays d’Amérique parmi les plus importants – l’Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, le Guatemala, le Honduras, le Mexique, le Panama, le Paraguay et le Pérou – ont fait part de leur décision de « ne pas reconnaître l’Assemblée constituante », voulue par le dirigeant vénézuélien et qui vient d’être élue, ni les décisions qu’elle pourrait prendre.
Dans un document publié à l’issue d’une réunion de sept heures dans la capitale péruvienne, ils ont apporté leur « plein appui et (leur) solidarité » au Parlement, contrôlé par l’opposition. Ils ont également condamné « le manque d’élections libres, la violence, la répression et la persécution politique, l’existence de prisonniers politiques ». Dans la foulée, le président vénézuélien a proposé un « dialogue régional » avec ces pays afin, selon lui, de « rétablir les normes de respect du droit international ». M. Maduro a fait cette déclaration à Caracas durant une réunion mardi avec ses quelques alliés, parmi lesquels Cuba, la Bolivie, le Nicaragua et l’Equateur, tous membres de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba).
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À propos des gouvernements corrompus d’Amérique latine
Un peu plus de 8 millions de Vénézuéliens ont voté dimanche [30 juillet 2017, NDLR] en faveur d’une Assemblée constituante malgré la violence déclenchée par une opposition puissante disposant de moyens considérables financiers et médiatiques soutenue par le gouvernement des Etats-Unis et la CIA. Un succès pour le mouvement populaire et progressiste vénézuélien.
En France et plus généralement en Europe, la tendance médiatique est à l’acharnement contre le pouvoir en place à Caracas en procédant à une manipulation de l’information. Les images des manifestations de la dite « opposition » qui se traduisent généralement par des scènes de guerre sont largement diffusées alors que les rassemblements chavistes sont passés sous silence. On évoque plus de cent morts depuis le début des affrontements en oubliant de préciser que des candidats à la constituante et des militants chavistes ont été assassinés tandis que les forces de l’ordre ont enregistré nombre de morts et de blessés. Les médias des Bolloré, Drahi, Lagardère et ceux du « service public » ont choisi leur camp : celui de l’extrême droite vénézuélienne.
Ils rejoignent ainsi les pires forces réactionnaires du continent latino américain dans des pays qui osent remettre en cause le verdict des urnes vénézuéliennes alors que ces mêmes pays se distinguent par la corruption, le népotisme et les atteintes aux droits de l’homme. Je veux parler du Mexique, du Pérou, de Panama, de l’Argentine et de la Colombie.
Ce n’est pas au Venezuela que 45 étudiants ont été assassinés sans aucune suite judiciaire, que les fosses communes débordent d’hommes et de femmes martyrisés, que la misère et l’analphabétisme sévit dans tout le pays, mais au Mexique.
Ce n’est pas au Venezuela que le rapport 2017 d’Amnesty relève la multiplication de violences contre les femmes et les populations indigènes, que l’armée et la police s’illustrent par des opérations répressives dans le villages éloignés de la capitale, mais au Pérou.
Ce n’est pas au Venezuela que la finance internationale camoufle ses méfaits, mais au Panama.
Ce n’est pas au Venezuela que le pouvoir s’attaque aux grands mères des disparus durant la dictature, que la répression s’abat sur le mouvement ouvrier mais en Argentine.
Ce n’est pas au Venezuela que des centaines d’opposants politique restent toujours emprisonnés malgré des « accords de paix », que des militants de gauche sont assassinés mais en Colombie.
Le Venezuela n’a pas de leçon à recevoir de ces régimes corrompus et fascisants. Son peuple doit dans la paix enfin retrouvée surmonter lui et lui seul l’épreuve en cours.
(Source : humanite.fr, 31 juillet 2017)