« Les images du saccage de l’arc de Triomphe et de scènes insurrectionnelles, en marge de l’acte 3 du mouvement des "Gilets jaunes", le 1er décembre 2018, avaient fait le tour du monde et suscité un vif émoi. Dix personnes sont jugées lundi 22 mars au tribunal judiciaire de Paris. Certaines pour dégradations. D’autres pour vol avec effraction. Mais même les juges d’instruction s’accordent dans leur ordonnance de renvoi à préciser que les principaux instigateurs n’ont pas été retrouvés. »
Nous avons volontairement mis des guillemets à saccage et à justice dans le titre inspiré de France Info car l’Arc de Triomphe est toujours debout, et ce ne sont pas quelques tags qui vont avoir raison du monument napoléonien, qui en a vu d’autres.
Une victoire du peuple transformée en saccage par les médias
Les dégâts sont estimés à un (virgule deux) million d’euros, mais les médias mainstream sont prompts à transformer une très symbolique réappropriation gauloise en mouvement insurrectionnel ultraviolent, à l’image de l’occupation somme toute bon enfant du Capitole par l’avant-garde du peuple américain, le 6 janvier 2021.
Le pouvoir, qui ne lâche pas ses opposants – et là on parle des vrais –, avait mis 4600 policiers dans les rues de Paris le 1er décembre 2018, lors du fameux mois qui avait fait trembler le pouvoir. On avait alors été très près d’une fuite du Président terrorisé, en hélico, de son palais élyséen.
« À l’extérieur, des tags anti-Macron sur les piliers du monument. À l’intérieur, des meubles détruits, une statue et quatre autres œuvres endommagées. Si plus de 400 personnes avaient été interpellées, ils ne sont donc plus que dix à la barre, après deux ans d’enquête. Âgés d’une vingtaine et d’une trentaine d’années, ils viennent de différentes régions de France et la moitié ont un casier vierge. » (France Info)
Deux ans plus tard, les soutiens du petit salonnard orléaniste sont rassurés : le pouvoir, défendu par son dernier rideau de policiers (après, c’est la débandade et le 110 mètres haies), s’est maintenu, et a pu envoyer la France dans les décors avec une politique sanitaire à la fois volontaire et destructrice. Dix millions de chômeurs et douze millions de pauvres, sans compter les repas merdiques à un euro pour les étudiants : bravo l’artiste !
Mais pour ce saccage-là, mille fois plus énorme, que disons-nous, un million de fois plus nuisible, il n’y aura pas de procès. La presse, cette chienne toujours aux ordres, avec sa double laisse étatique et capitalistique, dénonce les « vrais responsables » qui seraient en fuite. Un complot, donc ? De... l’extrême droite ?
« Force est de constater que les instigateurs, voire les principaux auteurs des faits (n’ont) pas pu être identifiés » (L’accusation)
Effectivement, 400 Gilets jaunes ont été appréhendés suite à la prise de l’Arc, qui sera un peu leur prise de la Bastille.
De ces 400 insoumis (pas ceux du créoliste Mélenchon, soyons sérieux), il reste le procès de dix Gilets jaunes, ou l’art de criminaliser des Français qui luttent pour leur survie économique et sociale. Voici ce que déclare Me Véronique Massi, avocate de l’un des prévenus :
« On va entendre les explications de personnes qui sont reparties avec des cartes postales, ou des Tour Eiffel suspendues au trousseau de clés en souvenir de cette manifestation. C’est peut-être de mauvais goût, mais ce sont ces profils-là qui vont être jugés devant le tribunal correctionnel. » (L’avocate des Gilets jaunes)
C’est dommage pour le patrimoine, et le million d’euros de perdus en réparations (ou nettoyage des pierres), mais quid de l’incendie criminel de Notre-Dame ? Pourquoi la justice a-t-elle lâché l’affaire alors qu’elle poursuit inlassablement tous ceux que le pouvoir profond dénonce ? Qui peut croire au coup du mégot oublié sur des poutres millénaires pétrifiées ?
Notre-Dame, ce joyau du monde chrétien, brûlé vif en place publique il y a deux ans maintenant, a failli disparaître corps et âme (non, pas âme, mais c’était le but) et on poursuit une escouade de Gilets jaunes pour des tags anti-Macron ?
La France marche sur la tête, mais sur la tête de ses élites...