Fidèles à leur habitude de voir la main du Kremlin derrière tous les conflits dans le monde, les médias atlantistes se sont fait l’écho de la prise d’un site du renseignement syrien par les rebelles soutenus par l’Occident.
D’après plusieurs médias étasuniens et israéliens, dimanche 5 octobre, une coalition de combattants de l’ASL (Armée libre syrienne) et du Front Al-Nosra (deux groupes dont les médias nous disent que le premier est constitué de modérés et l’autre de suppôts d’Al-Qaïda, qui devraient donc s’entre-tuer...) se sont emparés de la base militaire de Tel Al-Hara, située sur une colline, non loin du plateau du Golan, à mi-chemin entre Damas et Deraa, ville-frontière avec la Jordanie.
Elle aurait été abandonnée par l’Armée arabe syrienne et ses collègues du GRU (le renseignement militaire russe). Cette position, dénommé « Centre C », aurait été exploitée par Damas et Moscou afin d’espionner toute la région, permettant ainsi pèle-mêle : à l’Armée arabe syrienne de connaître les intentions de la rébellion, d’informer le Hezbollah des mouvements de Tsahal, d’espionner le régime saoudien et jordanien ou encore de prévenir l’Iran d’un bombardement imminent de la part de l’aviation israélienne...
Sur place, les rebelles ont trouvé des « preuves » de l’implication russe dans le conflit qui déchire la Syrie : des inscriptions en cyrillique, des insignes d’unités russes, des photos et du matériel électronique fabriqué en Russie.
Il n’en a pas fallu davantage pour que le très belliqueux sénateur John McCain saute sur l’occasion pour montrer du doigt la Russie :
« Si ce qu’ils ont récupéré est vrai et je n’ai aucune raison de croire que ça ne l’est pas, c’est vraiment très révélateur de la forte implication de la Russie dans ce conflit. Cela montre une importante collaboration en vue de mettre en place une installation qu’ils ont pu utiliser pour coordonner leurs capacités de renseignement. C’est une opération très sophistiquée là qu’ils ont découvert ! »
Les rebelles syriens ont fait preuve dans le passé de beaucoup d’imagination dès qu’il s’agit de diaboliser les autorités syriennes (à l’image du régime de Kiev vis à vis de la Russie), trouvant un relais complaisant et zélé parmi les officiels et les médias occidentaux, à l’image du journal Le Monde, qui dans son édition en ligne titre : « Des rebelles anti-Assad s’emparent d’une station d’espionnage syro-russe. »
Le Kremlin n’a jamais caché son soutien à Damas, ni la livraison d’équipements destinés à soutenir la lutte contre les bandes armées, jouets du camp atlantiste. Outre la présence militaire russe dans la base navale de Tartous, un certain nombre de conseillers militaires russes (mais aussi iraniens) ont pu jouer un rôle à différentes étapes du conflit.
Néanmoins, aucune des preuves présentées par les rebelles n’indique que le site était encore exploité par un contingent russo-syrien, comme ils l’affirmaient il y a encore quelques semaines, mais plutôt que les techniciens russes l’ont quitté dès le début de la guerre civile.