Les Guignols de l’Info ont à peine disparu du paysage, que les vrais reviennent en force, et en farce. Quand on voit leurs têtes, quand on pense aux milliers de phrases creuses, bêtes ou mensongères qu’ils ont proférées, on a l’impression définitive d’un système médiatico-politique qui tourne à vide : les spectateurs sont partis, ou regardent ailleurs.
Car les battus qui sont sur la photo, et qui se battent pour leur survie politique, s’ils ont bénéficié des bulletins de la moitié des Français en âge de voter, restent malgré tout des faute-de-mieux. Ce n’est pas de la détestation, ni du désamour (cela supposerait que nous eussions cru à leurs promesses ou que nous fussions attachés à leur personne comme des enfants à des parents), mais de l’indifférence. Un jeu qui coûte cher à la nation, en ce qu’il mobilise d’élus et de journalistes, pour finalement occuper la majeure surface de l’écran, comme les boches en 40. Une propagande massive pour rien, pour des prunes, avec notre fric, puisque nous finançons de gré ou de force « cette » démocratie. Une belle mascarade, puisque l’Assemblée ne sert à rien, pas plus que les ministres.
Si cette forme politique semble à bout de souffle – l’agonie dure depuis 20 ans – elle n’est pas réformable. La situation sociale a trop changé pour que les gens se satisfassent de quelque ravalement pâtissier. On pense au triste Front républicain, qu’on pourrait renommer Front des battus. Qui donne autant envie de sortir qu’un dimanche de pluie en décembre, avec Drucker à la télé. Toute cette ferraille part à la casse, et on n’a même pas besoin d’appuyer sur le bouton : ça descend tout seul, deuxième loi de la thermodynamique oblige...
Quant à l’Homme providentiel, ou la Femme... Si on était démagogique, on parlerait de peuple providentiel, mais ça n’a pas grand sens, tant que tout le monde ne dispose pas du même niveau de conscience politique.
Et tant qu’une majorité de Français confiera son destin, son argent et sa confiance à ça, on aura du souci à se faire :
Et Libé qui demande comment en est-on arrivé là ?
Eh bien on va lui expliquer en deux mots, à Libé.
À force de promouvoir le haut contre le bas, la dominance contre les dominés, le sionisme (israélien) contre le patriotisme (français), Hollande & Valls contre Soral & Dieudonné, les délires de la théorie du genre contre le bon sens le plus naturel, le libéralisme destructeur contre le socialisme protecteur, eh bien tu as eu ce que tu méritais : une France Front national en pleine face. Une France qui n’achète plus Libé, le journal de la trahison nationale et sociale (sans jeu de mots).
Comment, quand on est payé pour réfléchir, peut-on ne pas faire le lien entre ses actes (tout article est un acte) et leurs conséquences ? C’est quand même le B-A-BA de la survie en société. Et ce qui différencie l’adulte de l’enfant. C’est peut-être pour ça que ce journal nous prend pour des enfants...
Mais ne soyons pas chiens : du côté du Figaro, c’est pas mieux. Les charges contre un changement politique profond sont du calibre des attaques des gauchos. Ce qui veut dire que la droite et la gauche, main dans la main, militent pour le statu quo, pourtant désastreux. Ce qui équivaut à dire qu’elles ne sont ni opposées, ni indépendantes. Il y a quelque chose, au-dessus, qui les commande. Et cette tête, ce pouvoir réel, c’est aussi ce qui commande Libération.