Pour la première fois depuis près de sept ans, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, la référence du brut européenne et pour le pétrole algérien, a chuté hier sous la barre des 40 dollars, atteignant 39,81 dollars vers 14h GMT, son plus bas depuis le 20 février 2009.
Le cours du brent échangé à Londres, qui avait franchi à la baisse, la veille de ce « record », son précédent plus bas atteint fin août, a ainsi creusé ses pertes en réaction à la décision prise par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) de maintenir sa production inchangée malgré la surabondance d’offre pesant sur le marché. Il en est de même pour la référence new-yorkaise, le light sweet crude (WTI) dont le cours pour livraison en janvier est tombé, hier vers la même heure, à 36,64 dollars, son niveau le plus faible depuis le 19 février 2009. « Le marché du pétrole est en train de rendre un verdict clairement défavorable sur l’issue de la réunion de vendredi de l’OPEP », résument les analystes.
Certains d’entre eux estiment même que la chute risque d’être encore plus sévère lorsque l’Iran arrivera sur le marché. Le Times a averti, dans son édition de lundi dernier, sur le risque de « panique totale » qui pourrait enclencher une « chute libre » des cours à des niveaux avoisinant les 20 dollars. Le directeur général du groupe français Total, Patrick Pouyanné, a estimé qu’en 2016, « la croissance de la capacité sera plus forte que la croissance de la demande ».
Selon lui, il y a ainsi très peu de chances pour que les prix augmentent durant la prochaine année, surtout que le marché pétrolier est désormais « livré à lui-même ». Le quota de production de l’OPEP était de toute façon théorique, puisque la production réelle de ses pays membres « se situe actuellement aux alentours de 32 millions de barils par jour (mbj), soit nettement plus que l’objectif de 30 mbj maintenu lors de ses précédentes réunions ».