Des députés de la Douma ont mis en place un groupe de travail afin d’évaluer les dommages infligés par l’Allemagne lors de l’attaque de l’Union soviétique en 1941, et d’en déduire une somme exigible au titre de réparations.
Le député de la Douma Mikhaïl Degtyarev a indiqué au journal russe Izvestia :
« L’’Allemagne n’a payé aucune réparation à l’Union soviétique pour la destruction et les atrocités qui ont eu lieu durant la Seconde Guerre mondiale. Après les accords de Yalta, l’URSS a emporté certains actifs allemands (surtout du mobilier, des vêtements et des équipements industriels) en secteur soviétique, mais cela ne compense pas les dégâts qui ont été causés à l’économie de l’URSS lors de la guerre.[...] En outre, l’Allemagne continue d’infliger des dégâts à la Russie, en imposant des sanctions illégales via l’Union européenne. [...] Pendant la guerre (en fonction de la conclusion de la Commission d’État de l’URSS), les dégâts matériels se sont élevés à 30 % de la « richesse nationale » du pays. Sur le territoire soviétique ont été détruits 1 710 villes et plus de 70 000 villages, 32 000 entreprises industrielles, 100 000 fermes collectives et étatiques. Dans l’ensemble, seulement des pertes matérielles ont été estimées à 600 milliards d’euros. »
M. Degtyarev évoque aussi les réparations versées à Israël, État qui n’existait pas pendant la Seconde Guerre mondiale, mais qui a reçu plus de 100 milliards de marks (60 milliards d’euros) :
« Il s’avère que l’Allemagne a payé une indemnité à 6 millions de victimes de l’Holocauste, mais ignoré les 27 millions de morts du peuple soviétique, dont plus de 16 millions étaient des civils. Nous espérons que notre groupe de travail comprendra des représentants de Biélorussie, de l’Ukraine et d’autres anciennes républiques soviétiques, qui ont également le droit de demander réparation à l’Allemagne. »
Le nouveau Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a été le premier à soulever la question des réparations de guerre de l’Allemagne. Cette dernière n’a toujours pas remboursé le prêt forcé sans intérêt de 476 millions de Reichsmarks, qui couvrent les coûts d’occupation, dont le IIIe Reich a obligé l’émission par la Banque nationale de Grèce en 1942. Les pertes totales de l’occupation de la Grèce sont estimées à 162 milliards d’euros. L’Allemagne a dit qu’elle n’a pas à payer quoi que ce soit.
M. Degtyarev fait également remarquer que doit nécessairement être aussi prise en compte la perte en capital humain : s’il n’y avait pas eu la guerre, la population russe serait bien plus nombreuse et le niveau de l’économie tout à fait différent. Bien qu’il soit très difficile d’imaginer qu’un accord puisse être trouvé entre Berlin et Moscou, le groupe de travail œuvre à la rédaction d’un texte qui sera soumis aux autorités allemandes.