Gégé a un chagrin d’amour à 65 ans... Mais c’est au cinéma, dans un film de Jean Becker, fils de son père à qui on doit Touchez pas au grisbi, et un scénario de Georges Simenon, le roi de la chronique sociale. Voilà pour le pitch. Par contre, ce qui suit n’est plus du cinéma. Quoique...
Mis en examen pour viol et visé par de nombreuses plaintes pour violences sexuelles, l’acteur Gérard Depardieu comparaît lundi à Paris à un premier procès : il est accusé d’agressions sexuelles sur deux femmes lors d’un tournage en 2021.
En vérité, sous le film (double sens) couvait le drame, relaté par Le Figaro :
Selon le récit qu’avait fait cette plaignante de 55 ans au site d’investigation Mediapart, Gérard Depardieu aurait lors d’une conversation soudainement hurlé qu’il voulait un « ventilateur » car il ne pouvait « même plus bander » avec cette chaleur, puis il aurait assuré pouvoir « faire jouir les femmes sans les toucher ». Une heure plus tard, il l’aurait « attrapée avec brutalité » alors qu’elle quittait le plateau, avait-elle ajouté. Gérard Depardieu l’aurait alors « bloquée en refermant ses jambes sur [elle] comme un crabe », puis lui aurait « pétri la taille, le ventre, en remontant jusqu’à [ses] seins », assure-t-elle. Il lui aurait également tenu des « propos obscènes » tels que « Viens toucher mon gros parasol, je vais te le fourrer dans la chatte ».
Mediapart, c’est le bureau des plaintes, et aussi des légendes. Attention, on n’a pas dit que l’ogre n’avait pas fait une prise de crabe avec la plaignante (du MMA mixte ?), mais que tout le monde, dans le cinéma, et ce, depuis les années 70 et la starisation du gars, savait qu’il était chaud bouillant sur les gonzesses, il reconnaît lui-même qu’il est un gros porc, et que ça s’arrange pas avec l’âge. S’il avait pu être gay, ça se serait mieux passé, on dirait.
Pince-fesses, attrape-nichons, tout ce qui passe à sa portée et qui est un tant soit peu attractif y a droit. Et si la proie passe trop loin du prédateur, alors c’est avec les mots qu’il lui gicle dessus. Tout ceci est connu, chroniqué, labouré depuis des lustres. Alors comment peut-on entrer avec l’ogre dans son antre – un hôtel particulier – en 2021, alors que c’est l’antre de l’ogre ?
Pour une jeune femme non avertie sur un tournage, c’est possible. De la même façon, nombre d’ambitieuses sont entrées dans le bureau perso de PPDA à TF1 alors qu’on les avait averties du danger. Elles sont entrées quand même parce que la star, la télé, l’émission, la carrière... Un tremplin, on le rappelle à ces jouvencelles qui sont rarement des oies blanches (dans ce cas on n’adoube absolument pas, c’est du viol), ça peut basculer dans les deux sens, la montée et la descente.
Imagine-t-on une ado suivre Dutroux en Belgique dans sa cellule après 1996 ? Ce n’est pas une défense masculiniste de Depardieu, ce sont des questions légitimes.
Dans un autre domaine, mais toujours dans le cinéma, tout le monde sait dans le métier qui paye, qui paye bien et qui ne paye pas. Par exemple, quand on allait travailler pour Mocky, on savait qu’on gagnerait des nèfles et qu’il fallait se débrouiller seul pour bouffer. On ne peut pas, quand on est un technicien ou un jeune acteur, faire un Mocky et pleurer ensuite que le gars est radin comme un, comme un, comme un Écossais. Le monde du cinéma est petit, tout le monde se raconte les histoires du milieu du matin au soir, tout le monde sait qui-baise-qui, sexuellement et commercialement, tout le monde sait qui est homo, pédo, et même scato. Si nous, à l’extérieur, on le sait, alors combien ceux qui sont à l’intérieur doivent le savoir !
Si on est une femme à gros cul et gros nichons et qu’on nous propose un Depardieu, on y va si on est une grosse cochonne, ou si on sait se défendre. Sinon, on n’y va pas. Ou alors on y va et on prend un risque, tout en demandant 30 000 balles trois ans plus tard pour agression sexuelle. C’est une autre méthode. mais qui dans ce milieu peut encore plaider l’ignorance ?
Le monde du cinéma est un monde de prédateurs sexuels et financiers, il n’y a aucune morale. Vouloir y foutre de la morale c’est comme vouloir injecter de la morale en politique : ça ne se mélange pas, comme l’huile et l’eau.