Des trois empires que furent chacun à leur manière, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France, aucun ne peut plus prétendre à ce qu’ils étaient ou à ce que certains croient qu’ils sont encore, rabâchant ici les « droits de l’homme »… bafoués sans cesse par ceux-là mêmes qui s’en gargarisent ; ou là « Les Lumières » … éteintes depuis longtemps, à moins de continuer à prendre des vessies pour des lanternes !
Désormais, ces trois puissances n’échappent pas à cette leçon que l’histoire nous enseigne : quelle que soit leur durée, leur étendue et leur vitalité, les empires finissent par vaciller puis s’effondrer, aussi forts soient-ils, au profit d’un autre. Mais, il faut croire que nous sommes dirigés par des incultes qui, ne connaissant pas l’histoire, se pensent tellement supérieurs qu’ils imaginent pouvoir en défier les lois.
À observer les déséquilibres dans le monde, il est clair que les paradigmes sont en train de changer et les Occidentaux, principalement les États-Unis et l’Europe, ne sont probablement qu’au début de crises qui vont se multiplier, avec une augmentation de mouvements sociaux, voire de révoltes, au risque qu’elles ne basculent peut-être en véritables guerres civiles.
Dans une Union européenne mal bricolée, quelques pays ont déjà connu de fortes secousses comme la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Italie… et malgré les « aides » octroyées par les instances de l’UE, et des statistiques trafiquées, leurs populations souffrent des choix odieux et cyniques de leurs leaders politiques plus préoccupés de la préservation de leurs privilèges et par leur obstination aveugle de domination atlantiste dans le monde, que du bien-être de leurs citoyens.
En France, la dérive de l’État clairement entamée lors de la présidence de N. Sarkozy, et poursuivie sous F. Hollande, s’est transformée en véritable dégringolade depuis le début du quinquennat de l’immature et inexpérimenté E. Macron, flanqué d’une équipe ministérielle des plus incompétentes et des plus anti-sociales qui soient. Au point que les finances du pays sont exsangues et que celui-ci est « en théorie », en cessation de paiement. Ce qui pourrait conduire les agences de notation financières à dégrader la France qui pour assurer son fonctionnement se verrait alors obligée d’emprunter à des taux plus élevés que ses voisins, favorisant ainsi la poursuite, le décrochage, voire l’accélération de sa chute par rapport aux autres. C’est ce qui s’appelle « un cercle vicieux » dont on connaît le début, sans jamais voir la fin.
Les choix politiques tant intérieurs qu’extérieurs se révèlent désastreux, et l’État perd chaque jour de sa crédibilité aux yeux de ses citoyens comme à ceux de ses pairs.
Comment cela se peut-il ?
Ce genre de situation n’arrive pas soudainement, et n’est que le résultat de choix désastreux de la part des responsables qui sont à la manœuvre.
– Quand des gouvernements successifs mènent une désindustrialisation depuis des décennies, sans y préparer le milieu du travail, ni l’avoir accompagné sérieusement dans sa mutation, il ne faut pas s’étonner que cela précipite des centaines de milliers de travailleurs au chômage.
– Quand des gouvernements pensent pouvoir assurer l’avenir du pays en dilapidant ses fleurons technologiques et particulièrement son indépendance énergétique à la sphère privée, comment assurer sa souveraineté ?
– Quand des gouvernements mésestiment et méprisent leur jeunesse au point de la priver des aides indispensables afin que même les plus démunis puissent poursuivre leurs études, ils oblitèrent le futur du pays.
– Quand, depuis des dizaines d’années, des gouvernements passent leur temps à masquer les vrais problèmes par le contrôle des médias, laissant libre cours aux polémiques sur un bout de tissu qui serait le nœud du problème de la nation, non seulement ils dissimulent leurs échecs, mais de plus ils exacerbent les tensions au sein de la population et dressent les citoyens les uns contre les autres, au lieu de leur apprendre les principes d’une citoyenneté partagée à travers un civisme de solidarité.
– Quand des gouvernements connaissent un taux de suicides en hausse constante sans que cela ne soulève la moindre interrogation sérieuse de la part de ses responsables, c’en dit long sur la désinvolture qui anime ces derniers.
– Quand des gouvernements assistent à l’inflation de la pauvreté sans remettre leurs choix de société en cause, c’est dire l’arrogance qui prévaut au sein de cette coterie.
– Quand un gouvernement se permet de donner des leçons de morale à ses voisins, tels la Syrie et/ou l’Iran – Paris « rappelle son attachement au respect de la liberté d’expression et du droit à manifester pacifiquement » – mais n’applique pas lui-même ces règles envers sa propre population, et persiste dans des pratiques policières dignes de méthodes nazies, sa diplomatie qui ne brasse que du vent n’est plus écoutée ni entendue.
– Quand des gouvernements s’échinent à traquer les petits délinquants à la fraude sociale mais laissent filer les milliards des riches dans des paradis fiscaux, ils se rendent directement complices de l’appauvrissement de la nation et marquent clairement leurs choix de privilégier les fortunés au détriment des plus précaires.
– Quand des gouvernements font le choix de poursuivre leurs abjects réflexes coloniaux en continuant à faire la guerre à plusieurs pays de la planète pour aller les piller de leurs richesses, cela coûte cher, très cher même au vu des armements de plus en plus sophistiqués dont il faut doter les armées pour faire face à une résistance qui ne se laisse plus spolier aussi docilement qu’avant.
– Quand les gouvernements sont contraints de prendre des mesures d’urgence – et donc mal pensées, mal organisées, et mal reçues par les intéressés – tant la fracture sociale s’amplifie et menace de toutes parts, c’est dire l’impéritie qui les traverse de haut en bas.
– Et enfin, dans une liste qui pourrait être interminable, quand la fracture entre la caste dominante se fait de plus en plus sévère et profonde avec l’écrasante majorité des autres, ces quelques nantis devraient commencer à s’inquiéter de la manière dont ils pourront continuer à vivre tranquillement au cœur d’une colère massive qui un jour risque de les rattraper et ne plus pouvoir être contrôlée…
Dès lors, pendant combien de temps ces gouvernements actuels pensent-ils pouvoir encore continuer à rogner, voler leur population des acquis gagnés au prix de luttes sociales parfois très dures, menées depuis plusieurs générations, pour satisfaire leurs appétits et leur fonctionnement si inégalitaire ?!
« Les révolutions ? Parlons-en !
Je veux parler des révolutions qu’on peut encore montrer
Parce qu’elles vous servent,
Parce qu’elles vous ont toujours servis,
Ces révolutions de "l’histoire",
Parce que les "histoires" ça vous amuse, avant de vous intéresser,
Et quand ça vous intéresse, il est trop tard, on vous dit
qu’il s’en prépare une autre.
(…)
Depuis deux cent ans, vous prenez des billets pour les révolutions.
Vous seriez même tentés d’y apporter votre petit panier,
Pour n’en pas perdre une miette, n’est-ce-pas ?
Et les "vauriens" qui vous amusent, ces "vauriens" qui vous
dérangent aussi, on les enveloppe dans un fait divers
pendant que vous enveloppez les "vôtres" dans un drapeau ».Léo Ferré (Il n’y a plus rien – Extrait)
Sauf les larbins de service et les idiots utiles – souvent les mêmes d’ailleurs – tout le monde a compris que l’organisation d’une société et de manière plus large du monde désormais "globalisé’" est une question de rapport de forces. La perte d’influence de ces trois nations prises comme exemples, et à travers elles de l’Occident, indique la voie sans issue dans laquelle ces responsables politiques nous mènent. Si nous ne voulons pas nous laisser entraîner dans cette débâcle annoncée, dont les lendemains risquent d’être pires que tout ce que l’on peut imaginer, il est plus que temps de passer à la vitesse supérieure pour les faire « DÉGAGER » et les juger pour tout le mal et le malheur qu’ils auront causé aux centaines de millions de citoyens dont ils avaient la charge !