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De Depardieu à Dujardin, itinéraire de l’acteur-Système

Cet article sera court, mais ferme : pas besoin de tourner une heure autour du pot, quand on a trouvé un angle, ou un filon. En l’occurrence, il s’agit de culture profonde, à partir des carrières et des déclarations de deux monstres sacrés du cinéma français, Depardieu, et Dujardin, qui a, lui, été consacré par les Américains. L’autre, par les Russes. Cela fait une différence, et une sacrée différence.

 

Tout est parti de l’interview très politique, au sens de policée, de Jean par Mouloud, l’inamovible ado rapiste de Canal+. Mouloud, il est le même à 19 ans, date de ses débuts dans la presse, qu’à 45, son âge actuel. En 2026, cela fera vingt ans qu’il est accroché à Canal, dont il est devenu une branche (Français de branche). Il a résisté à toutes les purges, comme quoi il est inoffensif, ou alors bon vendeur, car son job consiste à vendre des biens de consommation aux jeunes.

Il y a le rap, c’est-à-dire en premier lieu la musique, mais aussi toutes ses déclinaisons : la sape, l’attitude, le sport, le star-système. On écoute du rap, on s’habille street, on mange junk, on fume ou on sniffe, on participe aux battles sur les réseaux (pour ou contre Booba), bref, on vit rap, on consomme rap, on baise rap, on chie rap, comme dirait Reiser. Rap est juste devenu un vecteur de vente, un nouveau marché. D’ailleurs, un livre politique sur le rap vient de sortir, avec toutes ses ramifications dans le monde du business, de la came, de la politique, et de la truande.

C’est Le Figaro, en tremblant, qui fait la recension en premier :

« Considéré comme un traître, le rappeur craint désormais pour sa vie. Il quitte précipitamment Marseille. Une petite maison en périphérie est trouvée en urgence. L’artiste vit reclus dans sa planque dont il ne sort plus. Des hommes en armes montent la garde. Personne ne doit savoir où se trouve Jul. » La scène se passe en 2015. Quelques jours plus tôt, le 7 juillet, les avocats de l’artiste marseillais, aujourd’hui considéré comme l’un, si ce n’est le plus important de sa génération, ont assigné en justice Liga One Industry, avec qui le rappeur avait signé à ses débuts deux ans plus tôt, pour ne pas lui avoir versé son dû. À la tête du label, les frères Tir, membres d’une famille « crainte en raison du rôle de certains de ses membres dans le trafic de stupéfiants. »

Mais ce n’est pas ce qui nous occupe aujourd’hui. Mouloud n’est que l’intervieweur : c’est le programme politique de Jean Dujardin qui nous intéresse. Mouloud a des formules savantes : « Un bon acteur c’est quelqu’un qui comprend ce qu’il joue ». Jean rit poliment. En vingt ans, Mouloud aurait pu grandir un peu, par exemple en lisant.

 

« On va en parler de L’Homme qui rétrécit car on va être rejoints par Jan Kounen, je le dis, pour moi, un des plus grands réalisateurs français, on a de la chance d’avoir Jan Kounen, et en fait y a quelque chose avec Jan Kounen on va en parler d’ta l’heure, c’est le point commun, j’vous ai vus sur quelques plateaux, et en fait i’ vous r’garde comme des oufs alors que c’est eux les oufs à vous r’garder comme des oufs ! »

 

Notre angle sera un peu différent. Dans toute cette interview, Dujardin évite les pièges de l’opinion, du clivage, alors que Depardieu, du haut de sa chaire de plus grand acteur français des cinquante dernières années, clive à mort. Il parle des femmes comme d’objets de plaisir (quel salaud !), du cinéma comme d’un milieu de « cons » (non mais là, oh), du métier d’acteur comme d’un métier de « putes » (franchement), il parle de « fiottes », de « chiottes », de bouffer, de baiser, bref, un Gargantua complètement anachronique.

Jean le centriste

Alors que Dujardin, lui, a un profil lisse, lissé de tous ces poux, la coupe bien gominée, où rien, pas un tif, ne dépasse. Cela de fait pas de Dujardin un esprit calculateur qui essaie d’être le plus grand public possible, mais il ne marche pas dans les pas de son prédécesseur, il évite les mines. Or, si tu es le numéro un, et que tu évites les mines, les reliefs, les scandales, t’es pas une superstar. Tu n’entres pas dans la mémoire collective. Car les Français pardonnent à leurs superstars, par exemple Delon d’avoir été un voyou, un mauvais père, un bisexuel, ou Brigitte une facho, une emmerdeuse, une amie des animaux plus que des hommes, à 45 balais passés. Une superstar a un statut divin, et doit donc marquer sa différence avec le petit homme.

Notre conseil à Jean : pour devenir culte, et immortel, il te faudra prendre position radicale et à contre-courant sur Poutine, Israël, le 11 Septembre et le covid. Là, ça va un peu bouger pour toi, mais l’amour que le peuple français te porte te servira de bouclier et d’armure. Allez, Jeannot, joue-la comme Gégé !

 

 

 

Pour vous convaincre, rien de tel que ne pas faire le bonimenteur. Voici donc d’abord le sommaire de la vidéo intégrale, d’une durée de deux heures et dix-huit minutes, puis un extrait gratuit.

 

Le sommaire :

00:00:26 – Le marché de l’art contemporain et la place du concept dans l’art
00:06:17 – Arnault et Pinaut : masquer l’impuissance politique en investissant dans l’art
00:08:14 – « Une catégorie qui n’a plus rien à dire » : évolution de la peinture au XXe siècle
00:14:30 – Peinture et jazz, destins parallèles
00:17:03 – De l’escroquerie, mais spectaculaire
00:18:35 – Commentaire du texticule « L’art comptant pour rien »
00:24:32 – Picasso et Marcel Duchamp
00:29:25 – L’IA dans l’art est déjà un combat d’arrière garde
00:34:33 – Quelle éducation pour nos enfants, demain ?
00:43:55 – Quid de l’éducation unisexe ?
00:48:00 – Robert Badinter et la peine de mort
00:51:57 – Des liens entre Soral et la jeunesse nationaliste de droite ?
01:01:15 – Apprendre à penser, concepts de base : l’Être et le Temps
01:13:05 – Comprendre la bourgeoisie comme vision du monde
01:23:21 – Concept de base : le saut qualitatif
01:25:34 – Charles Gave et la théorie de la valeur travail
01:34:26 – Concept de base : l’Être collectif
01:36:24 – Le désir, le plaisir, et la sublimation du désir
01:55:04 – Question du public : la tyrannie du plaisir
02:02:43 – Prison suisse ou exil russe ?
02:09:54 – « Ne jamais baisser la tête (devant ces gens) »

Extrait gratuit : Alain Soral remet Badinter à sa place

Dujardin serait plus De Niro

 






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14 Commentaires

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  • #3572071
    Le 29 octobre à 16:45 par Palm Beach Post : "Cult !"
    De Depardieu à Dujardin, itinéraire de l’acteur-Système

    je ne regarde pas de films avec dujardin

    parce que tout simplement,
    il n’y en en pas

    je regarde un film avec Gérard Depardieu
    avec Alain Delon

    voilà...

     

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    • #3572089
      Le 29 octobre à 17:51 par Rachid Paris
      De Depardieu à Dujardin, itinéraire de l’acteur-Système

      je me rappelle un episode de la serie "Twilight Zone" La Quatrieme Dimension quand j’etais gamin dans laquelle un homme sur son bateau a voile avec sa femme en mer, passe a travers un nuage bizarre et depuis il ne fait que retrecir.
      apparemment jan kounen a vu aussi cet episode.

       
    • #3572120

      Dujardin est un type sympatique mais il n’a pas le niveau au cinéma...

       
    • #3572124
      Le 29 octobre à 20:51 par Zeus & Apollon
      De Depardieu à Dujardin, itinéraire de l’acteur-Système

      Pour ce qui est du coup du rétrécissement, il s’agit à l’évidence d’une adaptation du roman éponyme de Richard Matheson. Ou d’une nouvelle adaptation devrais-je dire, puisqu’il y eut déjà un précédent hollywoodien en 1957, un an après la parution du livre.
      A vrai dire c’est un classique et l’idée n’est de fait pas très originale.

       
  • #3572074
    Le 29 octobre à 17:00 par Léon du Lot
    De Depardieu à Dujardin, itinéraire de l’acteur-Système

    Vous dites "on vit rap, on consomme rap, on baise rap, on chie rap.." et j’ajoute...on devient con comme un rappeur ! Voilà ce qui est pour moi la plus grande pandémie depuis les années 90... Écouter du rap fait inévitablement devenir un imbécile ! Pire un imbécile malfaisant ! Le système l’a bien reniflé et le vend a toutes les sauces.
    La cartouche a fait une bonne capsule là dessus il y a quelques années. Allez voir sur sa chaîne..

     

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  • #3572086
    Le 29 octobre à 17:42 par Palm Beach Post : "Cult !"
    De Depardieu à Dujardin, itinéraire de l’acteur-Système

    on regarde les films en DVD, en Blu-Ray

    on ne va pas en salles
    je regarde Les Guerriers du Bronx

    chez moi, peinard dans le canapé
    je regarde ce que je veux

    pas ce qu’on m’impose, ou tente de le faire
    cours toujours...

     

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    • #3572139

      Idem je me fais de temps en temps des soirées cinéma d’auteurs dans ma salle à manger avec vidéo projecteur. Dernière projection : Les 7 Samouraï d’Akira Kurosawa en Blu-ray. Un chef d’œuvre. Durée 3h15. Il y a q aussi d’intéressantes pièces de théâtre classique ou de boulevard sur Youtube. Retransmise sur un écran de 5 m. Immersion complète avec son spatial.

       
  • #3572087

    J’ai bien aimé la mini série anti-féministe Alphonse sur Netflix où il joue un gros baiseur de cougars coquines ou qui s’ennuient, pour rembourser son crédit immobilier car il vient d’être viré de son bullshit job !

    « L’Empire » le livre sur le rap ?

     

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  • #3572091

    Vivre ou jouer un film tel est la question.

    L’année prolixe pour le cinéma français c’était 1964.
    A cet époque les film yankee ont été écrasé par la dominance des films franco-italien.
    C’est grâce au trio Louis de Funès ,André Bourvil et Lino Ventura.

    Aujourd’hui le mal du Cinéma Français c’est s’être transformé en un concurrent des réseaux sociaux.
    Il faut que le Cinéma Français redevienne un réceptacle de la comédie.

     

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  • #3572098

    A part les OSS je ne crois pas avoir vu d’autres films de Dujardin. Peut être celui où il joue un alcoolo mais je m’en souviens pas... en même temps il n’a pas de chance, il a décidé de faire du cinéma français à une époque où ce cinéma n’intéresse plus personne...
    Il devrait se recycler dans la réalisation de grands spectacles car son ouverture de la coupe du monde de rugby était vraiment bien.

     

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  • #3572116
    Le 29 octobre à 20:10 par Boussole
    De Depardieu à Dujardin, itinéraire de l’acteur-Système

    Je connaissais « l’art content pour rien », mais « L’art comptant pour rien » n’est pas mal non plus ;)

     

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  • #3572129

    J’ai vu pas mal de films avec Dujardin , Depardieu , et des tonnes d’autres acteurs , tous dans des registres vastes : Des histoires , des époques , des lieux différents , nos acteurs passés et présents sont pour la pluspart excellents dans leurs roles ( on va pas tous les citer ) , et choisis pour incarner au mieux les personnages .
    Si le jeux des acteurs compte pour beaucoup , il ne faut surtout pas négliger les auteurs , scénaristes , réalisateurs / metteurs en scène .
    Je crois que c’est Gabin qui disait : Un bon film ( quelque soit sa catégorie ) c’est d’abord un bon scénario !

     

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  • #3572137
    Le 29 octobre à 21:54 par Chibreman
    De Depardieu à Dujardin, itinéraire de l’acteur-Système

    Moi j’arrive pas à le prendre au sérieux ce mec…quand je le vois, je vois les Nous C Nous !

     

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