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De Niro, Depardieu : deux poids, deux mesures

Enfin, le monstre a été jugé. Gérard Depardieu ne tournera plus, ou alors en Russie ; ses méfaits ont pris fin. L’ogre du cinéma français, qui bouffait tous les grands rôles et qui poursuivait les pauvres actrices et techniciennes de ses assiduités, a pris 18 mois avec sursis. S’il touche une fesse, un sein, il est bon pour la taule. Triste fin pour le dernier géant.

 

En face, il nous reste Binoche, la bien-pensante, qui fait un discours aussi larmoyant que décalé à l’ouverture du festival de Cannes, qui n’intéresse plus personne. Ben oui, les Français regardent plutôt la guerre à la télé, et leurs prélèvements sur la fiche de paye, avec la durée du travail qui s’allonge parce que ces paresseux ne bossent pas assez. La question est : pour qui ?

 

 

Le dérèglement psychologique, il est là, chez nos amies les stars. De l’autre côté de l’Atlantique, le procès de Sean Combs, dit Diddy et autres surnoms merdiques, entre dans le dur. Des 130 plaignantes, il en reste une trentaine, à cause d’un vice de procédure, qui peuvent l’envoyer en taule pour des siècles. On serait lui, on investirait une partie de notre fortune dans la recherche sur l’éternité, la jouvence, la cryogénisation à la Michael Jackson.

Mais allez savoir ce qu’il se passe dans la tête d’un malade mental, qui prostituait, filmait et faisait chanter ses invités, tout en se rinçant l’œil, et jouissait de son pouvoir sur ses poulains et amis qui s’emmerdaient au point de se violer les uns les autres...
Quel pied, tout se casse la gueule sous l’effet de souffle trumpien. On peut dire que le vieux blondinet a pas mal changé les choses, on ne s’en rend pas encore complètement compte, mais ici aussi, le souffle va balayer des maisons en bois pourri...

 

 

C’est pas du cinéma, mais pour nos médias complètement paumés devant le changement de paradigme, Trump est encore un idiot ou un fou. C’est dire l’erreur de calcul, qui les balaiera eux aussi... Mais revenons au vrai cinéma, même si le Don est un sacré acteur, qui souffle le chaud, le froid, la peur et la paix.

De Niro est un grand acteur, ça, y a pas de doute, mais c’est aussi un grand con, qui reste arrimé à Obama et aux démocrates, ces grands fauteurs de guerres, de manipulations et de destructions. On rappelle que Trump est, dans l’âme, un constructeur. Bob, lui, n’en démord pas : Trump est fou et con à la fois. Cannes la progressiste a évidemment glorifié Robert.

 

 

Bob couronné, Gégé déboulonné, pourtant, les deux se connaissent, ont tourné ensemble pour Bertolucci (1900). L’un est bien-pensant et calculateur, l’autre pas. On a pioché au hasard un article mainstream sur les deux géants, et voici ce qu’écrit Benoît Gaudibert de L’Est républicain :

Lors de l’audience, voici deux mois, le Cyrano de Rappeneau avait endossé son pire rôle, persistant avec lourdeur et arrogance dans son attitude de déni et d’arrogance envers les victimes. #MeToo et la libération de la parole des femmes ont eu raison de cette grande gueule, qui à force de triomphes avait fini par se sentir surpuissant et intouchable. Depardieu reste un immense acteur, mais la réalité a pris le pas sur la fiction. On gardera de lui l’image d’un triste sire vulgaire autant que celle d’un génie du cinéma, quand Robert de Niro continuera de son côté d’incarner, à la ville comme à l’écran, une certaine idée du cool et de la classe. Un monstre sacré au tapis, l’autre au firmament. Déjà une esquisse de scénario…

Pardon, Benoît, mais Bob s’est fait choper par la patrouille dans une affaire à la Epstein à Paris, et il a été blanchi après un deal très politique, ce qui n’a pas été le cas de Depardieu, qui a payé son admiration pour la Russie et Poutine. Au fond, c’est ça qui a joué, pas les pince-fesses.

Libération a travaillé sur l’affaire. Vous allez voir que Gégé aurait dû se taper des putes manipulées par des escrocs plutôt que d’importuner des figurantes. De Niro, mouillé jusqu’au cou dans une affaire epsteinienne en 1998, échappera aux griffes de la justice française grâce à ses relations en haut lieu, notamment, par rebond, chez les très complaisants socialistes français. Notre justice fermera sa gueule. Dans le tas, il y avait Alain Sarde, dont on a parlé ici.

La longue plainte de Robert De Niro n’en finit pas de résonner. Depuis trois semaines, la star américaine se livre à une véritable attaque en règle contre « la France des droits de l’homme », sa justice en général et le juge d’instruction parisien Frédéric N’Guyen en particulier. Lequel juge a osé mettre la star en garde à vue, le 10 février, afin de l’entendre à titre de témoin dans une affaire de proxénétisme international.
Imprudemment soutenus dans leur croisade par le microcosme artistico-médiatique, l’artiste et ses alliés multiplient les déclarations incendiaires dénonçant la « chasse aux sorcières », le pouvoir « déplorable » accordé aux juges, la « sale besogne » d’un magistrat « narcissique », avide de « publicité ». Au point que, vendredi, le Syndicat de la magistrature a fini par demander à la ministre de la Justice, Élisabeth Guigou, « d’assurer publiquement sa protection » au juge Frédéric N’Guyen, « qui fait l’objet, sans pouvoir y répondre, d’attaques personnalisées proprement inacceptables ».

On ne va pas tout mettre mais on apprendra que Guigou, alors ministre de la Justice, effectuera une visite nocturne chez le juge, pour lui mettre la pression. Tout le milieu de la culture et du cinéma mettra son poids dans la balance pour sauver De Niro, quand même bien mouillé dans une « Epstein » avec des pauvres filles à qui on faisait miroiter des rôles et qui finissaient prostituées et violées.

Étudiantes sans le sou, vendeuses de fast-food, filles de la Ddass se laissent attirer dans l’appartement de Bourgeois, pour une première séance de photos nues, au Polaroïd. Ces clichés sont la base du catalogue qui sera proposé aux « clients ». [...]

Les accusations de violences sexuelles sont d’ailleurs si nombreuses dans ce dossier que le parquet de Paris a décidé de le couper en deux. Le juge N’Guyen instruit donc en parallèle le proxénétisme aggravé et les viols et tentatives liées au réseau, pour lequel il dispose d’une multitude de plaintes de gamines, à l’encontre des instigateurs comme de certains clients. [...]

Sarde, qui nie les faits, est défendu par Georges Kiejman. Comme De Niro. Sarde bénéficie du soutien de grands noms du show business. Dont une partie de ceux qui défendent De Niro. Le patron de Canal +, Pierre Lescure, a adressé au juge une attestation de moralité en faveur d’Alain Sarde. Canal +, qui contrôle la société de production les Films Alain Sarde-Canal +, assure la défense de De Niro, via les interventions de Kiejman et de l’acteur sur son antenne. Effets du hasard, ou scénario bien écrit ?

Wo wo wo, quel panier de crabes ! C’est bien la grande famille du cinéma français et international qui a réussi à refermer ce dossier gênant, vingt ans avant la véritable affaire Epstein (2019).

Finalement, on le redit, l’erreur de Depardieu n’est pas d’avoir agressé sexuellement ou violé, mais d’avoir voté Poutine. On ne défend pas ici les violeurs ou les agresseurs sexuels, on demande juste une justice juste, et pas deux poids, deux mesures. C’est peut-être trop demander, puisqu’il y a ceux d’en haut, et ceux d’en bas, pas la même race. C’est pour ça qu’il y a deux justices. Logique, non ?

 

Arthur, Miller et Depardieu, deux traitements