C’est quoi, un métier ? C’est quelque chose que quelqu’un sait faire, et que les autres ne savent pas faire, et qui permet non seulement de vivre – de son métier –, mais aussi d’être fier de ce qu’on fait. C’est la différence entre un métier et un emploi.
Celui qui possède un métier peut en théorie le faire partout et tout le temps : on pense à un maçon, un serrurier, un peintre, en bâtiment ou en art. Dans Une journée d’Ivan Denissovitch, le livre phare de Soljenitsyne, le zek (détenu de camp) Choukhov fait de la maçonnerie (et aussi quelques boulots de merde, il faut bien le dire) et malgré la détention, il en tire une grande fierté, à la fin de sa journée : parce qu’il a abattu un beau labeur, et parce qu’il a survécu une journée de plus. C’est un peu pareil pour nous en temps de crise (permanente) sous régime capitaliste qui instaure une dictature pseudo-sanitaire.
« Mais ce qui le sauve, c’est un sentiment qui est en lui, invinciblement. Il était maçon avant d’être condamné aux travaux forcés, et il s’agit maintenant de construire une centrale électrique. Alors ce type qui était maçon, quand il se met à travailler, il bosse, il bosse de tout son cœur, parce qu’il est fait comme ça, parce qu’il aime la belle ouvrage, il aime le travail propre, fini, achevé, alors même si y avait pas la ration supplémentaire de 200 grammes, ben il y mettrait tout le paquet vous comprenez, tous ses muscles et tout son cœur. Et puis il y a aussi surtout ça : il sait très bien que le travail qu’on lui demande c’est quand même du travail d’homme et du travail qui va servir aux autres. »
On peut pas en dire autant du boulot de Gabriel Attal, par exemple, ce petit garçon propret en apparence qui est payé pour faire flipper et détruire l’immunité de la partie la plus fragile de la population. C’est marrant, ces paroles du Diable qui sortent d’un petit garçon si charmant !
ON VA SUPPORTER CA COMBIEN DE TEMPS ENCORE ??? pic.twitter.com/mF2UqXYjhd
— Jean Luc (@jeanluc_claude) November 17, 2021
Ça, on peut pas dire que c’est un métier, c’est même pas un travail, c’est une ignominie. Il n’y a pas de quoi être fier et d’ailleurs, beaucoup de Français n’aiment pas cet individu venu d’on ne sait où, pistonné par on ne sait qui. On dirait un mignon reptilien, lol !
Quand on maîtrise un métier, on devient fier. Les autres nous admirent, ils se disent « oh lui il sait faire des choses que nous on peut pas faire », c’est presque magique. Il faut cependant faire attention au serrurier qui peut prendre cher sa race pour changer une pêne, quand on a besoin absolument de lui, genre après un cambriolage de tox ou de rom (normalement il n’y a pas de rom tox). Idem avec le plombier qui peut, pour (col)mater une fuite de robinet, vous percer par mégarde le porte-monnaie, créant ainsi une fuite d’argent. C’est la crise pour tout le monde, que voulez-vous, d’où l’inflation : chacun reporte sur l’autre son besoin d’argent. Et ça finit en drame de Weimar, puis en nazisme. Et c’est pas cool du tout.
Malheureusement, aujourd’hui, les métiers commencent à disparaître, et à New York, par exemple, le plombier est une espèce rare, très recherchée, alors que les cadres financiers et autres marketing pullulent. Ils n’ont pas exactement la même utilité. Pour info, un plombier français expatrié à la Grosse Pomme peut se faire dans les 4000 dollars par mois, voire plus s’il fait du black, mais ça c’est interdit. C’est mal, le black. Attention, on ne parle pas des Afro-Américains.
Un mauvais migrant peut devenir un bon plombier (mais on aimerait bien en savoir plus sur son « petit problème » au Tchad, hein, Mahadi...
Conclusion, pour les jeunes écervelés qui nous écoutent
C’est bien de bosser, mais c’est encore mieux quand on se forme sur un métier. On pense aux Compagnons, une bonne mais dure formation. Et le bâtiment a besoin de bras : au lieu de faire les kakous sur les agrès de street workout, venez vous faire les muscles comme Ivan dans le bâtiment ! Viens porter des parpaings, charger des sacs de 25 puis de 50 kilos de ciment ! Te faire engueuler par le contremaître !
Et puis l’air de rien, un coiffeur, c’est mieux qu’une tondeuse et c’est très utile : dans l’univers concentrationnaire, il avait une place à part, presque à l’égal des maîtres, enfin, des gardiens, n’exagérons pas. Ceux qui ont fait l’armée savent que le coiffeur, on n’y touche pas, on ne l’emmerde pas. Disons que dans ces univers assez durs, la hiérarchie humaine n’est plus la même.
Par exemple, dans un camp soviétique ou germanique, le banquier n’a pas trop d’utilité. En revanche, le charpentier en a une. Les damnés deviennent en quelque sorte des élus et les élus des damnés, pour reprendre la terminologie de Primo Levi. Mais ouf, on ne vit plus ces heures sombres, on est en démocratie, youpi la chance, donc pas de risque que les charpentiers prennent la place des banquiers...
Mais bon, on sait jamais, il faut être vigilant quand même.
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Dans la série des faux métiers : raconteur de conneries
Les métiers dans la chanson populaire
La version de Robert Plant, avec une fille qui est censée représenter Marie (elle est quand même vachement jeune) :