Les rugbeux (ou rugbœufs) sont des bourrins, dit le proverbe. À Paris, on ne joue pas au rugby (bon, à part le Stade français), c’est un sport de province et de provinciaux, donc de balourds. L’image du rugby, c’est Patrick Sébastien et la troisième mi-temps, la grande bouffe et Maïté.
Depuis quelques années, ce sport a quelque peu changé. Les corps se sont allongés, affinés, séchés, musclés, les mecs ne font plus 150 kilos, mais 90-95, et courent vite, même si on a encore des piliers de 140 kilos comme Tatafu.
Un patron de resto à rugbymen (les mecs viennent prendre une quinzaine de côtes de bœuf de 1,2 kilo après le match, sans oublier les hampes de wagyu) nous disait que la contrepartie de cet affinage, c’était les blessures à répétition, comme chez les footeux.
Heureusement, on a du banc, et depuis, si on n’a pas fait le grand chelem, on a gagné le tournoi de 2025 en beauté, malgré la blessure d’Antoine Dupont, qui s’est un peu flingué le genou, et qui disparaîtra des terrains pendant plusieurs mois. C’est le poids plume du groupe : 86 kilos pour 1 m 74, mais un demi de mêlée de feu. Le monde nous l’envie !
« Dans l’imaginaire des gens, les repas des rugbymen, c’est un peu un bœuf le midi, un sanglier le soir ! »
Toute cette petite intro pour dire que les rugbymen d’aujourd’hui font très attention à leur ligne, à leurs performances, donc à leur nutrition. En 2023, la nutritionniste des Bleus a dévoilé pour L’Équipe les menus des colosses.
Il prévoit par exemple entre 700 et 800 grammes de protéines par joueur et par jour ; 500 grammes de féculents. Chaque équipe est ensuite libre de choisir ses aliments en restant dans ce cadre. […] Quand on mesure le métabolisme de base des joueurs de rugby, c’est-à-dire la dépense énergétique en position couchée, les avants sont sur des chiffres plus élevés que dans les autres disciplines, même sans rien faire. L’évolution du poids fait partie des nombreuses datas étudiées aujourd’hui dans le sport de haut niveau. Cela nous a permis de progresser sur l’aspect qualitatif de l’alimentation. Dans notre équipe, les pertes d’eau, sous forme de transpiration, vont de 1 à 3,7 litres par jour ; les pertes en sodium de 1 à 4. Les boissons de récupération et les nutriments proposés sont donc différents pour chacun.
Elle rappelle que les joueurs ne sont pas dans la bouffe punitive : de temps en temps (quand ils sont sages ?) ils ont droit à la côte de bœuf arrosée de frites. On est loin de Maïté et ses portions à 8 000 calories, niveau sandwichs d’Elvis.
Il s’agissait de deux morceaux de pain, tartinés de beurre de cacahuète crémeux, garnis de tranches de banane ou de purée, couronnés d’épaisses lamelles de bacon et frits dans une poêle. Depuis, ce sandwich est connu sous le nom d’Elvis, et des variantes de l’en-cas emblématique du King figurent sur les menus de tout le Sud. (Traduit avec DeepL.com)
On en vient au sujet : les rugbymen d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier, et Damian Penaud en est la preuve. Avec ses 1400 ELO aux échecs, on est loin du bourrin moqué par le public bobo ignorant. Il bénéficie ici du coaching de Kevin Bordi, désormais richissime grâce à ses cours d’échecs et autres prestations (organisation de tournois, invitations de stars, masterclass à l’étranger). Que voilà un exemple d’enrichissement mérité !
Accessoirement, le joueur d’échecs Penaud est le meilleur marqueur de l’histoire des Bleus dans le Tournoi des Six Nations avec quatorze essais, dont plusieurs déterminants car situés dans les dix dernières minutes, le money time...
Avant le Tournoi 2025, l’ennemi britannique admirait déjà le bonhomme :
Deux analyses d’Alain Soral sur le rugby français !
« Rugby français : la révolution Galthié » (novembre 2022) (à partir d’1h28)
« La chute du rugby français » (juillet 2019)