Destination télé a résumé le problème en une image. Léa Salamé-Glucksmann invite Nicolas Demorand, qui est son comparse sur la matinale de France Inter, et qui viole par son traitement de l’information le pluralisme invoqué dans la charte du service public audiovisuel. Et on préfère ne pas parler de Drucker et Cohn.
Hier soir sur le service public !
"Rigolez pas, c’est avec votre pognon" Coluche pic.twitter.com/1NWAnyejA2— Destination Télé (@DestinationTele) April 6, 2025
Aux États-Unis, même avant la MTV (Musk-Trump-Vance), Demorand n’aurait pas tenu une minute avec un tel pedigree. Quand il est arrivé du Canada en France, il a eu l’audace de dénoncer sa maman, qui est de confession juive. Quel rapport avec son travail de propagandiste ?
Heureusement, il ne s’agit pas de sionisme d’extrême droite : lui parle d’un « monde laïc et juif, mais d’un judaïsme intellectuel, culturel et sensuel qui passe beaucoup par la table ». Son frère, récemment décédé, était effectivement critique gastronomique, l’intermédiaire entre le cuistot et le client. Nicolas, lui, fait l’intermédiaire entre les oukases du pouvoir et la crédulité des auditeurs. Intermédiaire, c’est ça, le job qui rapporte. Pas producteur, intermédiaire.
La gauche Salamé a perdu la bataille idéologique, mais conserve le pouvoir culturel et médiatique. Et aussi politique, selon la définition étendue de la gauche par Xavier Moreau : pour lui, de Macron à Marine, tout le paysage français ou presque est gauchiste. Ça se discute, mais faut avouer que sur les grands sujets, Ukraine, Israël et compagnie, c’est raccord.
Pour la petite histoire, et pour nos archives, nous allons juste piquer le lancement de la Glucksmann, qui présente – sans craindre le conflit d’intérêts – son premier invité, son collègue de France Inter, avec son livre sur sa pseudo-bipolarité, le concept à la mode pour se victimiser et élargir son audience, quand on est connu.
Captation de souffrance à des fins marketing
Beaucoup de chanteurs aujourd’hui se disent bipolaires, car ça fait HPI, haut potentiel intellectuel. La tendance est née au moment de la montée en puissance des réseaux sociaux, qui ont commencé à défaire les statues des people. La réplique a été rapide : nous, people, souffrons énormément, comme vous. Naturellement, beaucoup de gens crédules tombent dans le piège, et plaignent ces pauvres people, achetant par exemple le livre de Nicolas Demorand, qui a beaucoup souffert. Ce qui ne l’empêche pas d’être un inamovible à la tête de la matinale d’Inter, comme Finkielkraut et la plus vieille émission de France Culture. Ce sont des privilégiés, il n’y a même pas de système tournant, et les Demorand du SPA savent renvoyer la balle au pouvoir, qu’il soit visible ou profond.
Et maintenant, le lancement sans honte de la Glux :
« Et voici le sommaire ! C’est donc le livre dont tout le monde parle, en tête des ventes depuis sa sortie il y a une semaine, il raconte dans “Intérieur nuit” des années de souffrances mentales et physiques, d’errances médicales mais aussi de mensonges et de dissimulations. Il a surmonté la honte et prouve qu’on peut être bipolaire et présenter la première matinale de France ! »
Message aux droitistes, patriotes et autres complotistes des RS attaqués et salis en permanence sur France Inter : n’attaquez pas Demorand sur son travail de propagandiste car il souffre ! C’est un handicapé, et la loi dit qu’il faut 6 % de l’effectif total pour les travailleurs handicapés.
C’est bizarre, on connaît une fille bipolaire, une vraie, qui a beaucoup de mal à garder un taf du fait de son handicap, et qui dans les périodes down ne peut absolument pas bosser. Elle s’enferme chez elle et souffre comme une chienne. Dans les entreprises, des personnes atteintes de maladie mentale craignant d’être mal vues le cachent.
Nicolas, lui, atteint d’une bravoure sans nom, n’a que faire de ces contraintes : il crie son handicap (sa maladie, pas sa confession) à la face du monde. Va essayer de le déboulonner, après ça !
On est bien en France, patrie des droits de l’homme et du conflit d’intérêts.
Ah, petite précision pour ceux qui se croient bipolaires en compagnie de génies parce qu’ils ont des sautes d’humeur :
Dans l’histoire de la pathobiographie, on cite le plus souvent Nietzsche, Napoléon, Winston Churchill, Lincoln, Goethe, Virgina Woolf, Hemingway, Robert Schumann et Van Gogh comme des bipolaires, mais vu les difficultés de diagnostic il n’est pas possible d’être affirmatif, du moins pour nombre de ces personnalités. Mais on peut simplement affirmer qu’ils avaient à des degrés divers des signes cliniques appartenant à cette affection, ce qui n’en fait pas systématiquement des bipolaires pour autant, en dehors des artistes qui ont fait l’objet d’études sérieuses et argumentées sur ce point.
Pour info, chez R&R, nous on est tous tripolaires. On a même un quadripolaire, un bipolaire au carré. Demorand, à côté, avec sa bipolarité gonflée à l’extrait de cellule-souche de joue de hamster, c’est un amateur.
Bonus : la Glucksmann veut nous faire croire que le pédo
Cohn-Bendit faisait juste de la « provocation »...
C'est faux
Des accusations lourdes sont portées par des parents des crèches alternatives de frankfurt contre lui et son frère— FRED"L'ÉLÉGANT" (@FredElegant) April 6, 2025